[Atlas] Temot International : Enjeux 2022, tous les distributeurs servis équitablement

Caroline Ridet
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Fotios Katsardis (Temot International)

Fotios Katsardis, P-DG du groupement international mise sur une année 2022 polarisante, mais qui ne changera pas la donne fondamentalement. Il ne mâche pas ses mots pour décrire un futur électrique politique.

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Quel bilan pour Temot ?

Fotios Katsardis : En 2021, Temot a clôturé l’année avec 98 actionnaires et un CA consolidé de 12,9 Md€ (11 Md€ en 2020), dont 2,55 Md€ sur l’activité véhicules utilitaires (2 Md€ en 2020). Ces résultats ne sont pas seulement corrélés aux huit nouveaux membres, mais reflètent la performance phénoménale de nos actionnaires en 2021 malgré tous les problèmes de chaîne d’approvisionnement. En Europe, nous avons renforcé nos positions en Russie, Suède, Croatie, Belgique, Autriche et au Monténégro. Sur la Chine, nous avons une bonne base et nous avons réussi à entrer dans le sous-continent indien. Le Kenya et le Nigeria ont complété notre carte en Afrique et la Guyane, l’Équateur et le Paraguay en Amérique du Sud. Nos partenaires des États-Unis se sont étendus en Amérique centrale (Belize et Honduras).

Quelle évolution du marché en 2022 ?

F. K. : Nous sommes dans une période de transition prolongée avec une pandémie dont nous ne voyons pas encore la fin. La pénurie de produits continuera, la capacité à livrer sera le KPI primordial pour de nombreux fournisseurs de second rang, et l’inflation attendue de longue date va se poursuivre. 2022 sera certainement une année polarisante mais pas celle des changements fondamentaux.

Quel impact ont les ruptures d’approvisionnement sur l’IAM ?

F. K. : Nous subissons une perturbation sans précédent de la chaîne d’approvisionnement. La gestion globale des risques souffre depuis le début de la pandémie. La question est de savoir si l’ensemble des acteurs du marché secondaire sera servi équitablement, et pas uniquement les « grosses boîtes » multinationales capables de faire pression sur les fournisseurs, au détriment des PME qui sont l’épine dorsale du marché.

La course aux acquisitions a-t-elle repris ?

F. K. : La distribution européenne est très fragmentée avec 300 000 distributeurs indépendants. 50 000 d’entre eux représentent les deux tiers de la valeur du marché de la distribution d’IAM avec en moyenne 1 à 2 M€ de ventes par distributeur. Cela crée une marge de consolidation du marché, notamment en raison de l’importance croissante de la taille critique et de la stratégie de fusion-acquisition créatrice de valeur des grands acteurs (synergies significatives). Attention : certains pays – Pays-Bas, Belgique, Danemark, Suède etc. – sont déjà consolidés mais cela n’empêchera pas les transnationales d’accumuler la pression concurrentielle.

Pensez-vous que le « tout électrique » est la seule voie vers la transition énergétique ?

F. K. : Ce genre de fanatisme, avec une concentration sur une unique technologie, est la solution la plus simple mais n’apportera pas les résultats demandés. 2035 est proche et pourtant technologiquement encore très loin. La Commission européenne est puissante et porte la responsabilité de mise en œuvre, mais elle ne peut rien contre les géants de l’automobile et la politique de leurs pays qui craignent les coûts politiques.

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Caroline Ridet
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