L'impact carbone des sinistres objet d’un nouveau livre blanc

Romain Thirion
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Livre blanc Empreinte carbone BCA CA EA

La gestion des sinistres automobiles en France génère des émissions de gaz à effet de serre (GES) estimées à 146,3 kg équivalents CO2 par sinistre. Afin d’encourager la réduction de cette empreinte écologique, Crédit Agricole Assurances, BCA Expertise et Europ Assistance France viennent de se fendre d’un livre blanc.

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Réalisée en collaboration avec l’Institut Louis Bachelier, l’étude a pour la première fois permis de quantifier ces émissions. Trois postes majeurs se distinguent par leur potentiel de réduction : les véhicules de remplacement, les opérations de peinture et l’utilisation de pièces issues de l'économie circulaire. Les véhicules de remplacement représentent la part la plus importante des émissions liées aux sinistres, avec 54 kg équivalents CO2, contre 40 pour les pièces, 39,3 pour la peinture, 10,3 pour l’assistance et 2,8 pour l’expertise. L’électrification de ces véhicules, avec un objectif de 50 % d’ici 2030, pourrait toutefois permettre une réduction de 11 % des émissions globales.

Côté atelier, en optimisant la consommation énergétique du poste peinture, les émissions de celui-ci pourraient être réduites de 40 %, soit 7 % du total par sinistre, relève le livre blanc. La réparation des pièces, plutôt que leur remplacement, est un autre levier prometteur, malgré l’aspect tarte-à-la-crème de la mesure, souvent brandie en étendard mais réclamant, pour beaucoup de carrossiers, la réévaluation du taux de main-d’œuvre négocié avec leurs donneurs d’ordres. Néanmoins, en augmentant le taux de réparation à 47 % des interventions, il serait possible de diminuer les émissions globales de 1 %. En parallèle, doubler l’utilisation de pièces issues de l'économie circulaire pour atteindre 30 % des remises en état pourrait réduire l'empreinte carbone de 3 %.

La gestion des sinistres en avance

L’activation combinée de ces leviers permettrait une réduction potentielle de 22 % des émissions de CO2 par sinistre, selon l’étude. Un objectif ambitieux mais réalisable à condition que l’ensemble des acteurs de la filière s’y engage. Le processus de gestion des sinistres, lui, intègre déjà des approches désignées comme plus durables, telles que l'expertise à distance (EAD), qui concerne plus de 30 % des cas, bien qu’elle ne puisse être envisagée pour tous les sinistres.

Ces initiatives s'inscrivent dans une démarche plus large de décarbonation, avec l’ambition de réduire significativement l’impact environnemental du secteur tout en maintenant des standards de qualité élevés pour les assurés, selon le livre blanc. Un document auquel auront participé la plateforme de gestion de sinistres Assercar, le fabricant de peinture AkzoNobel, la marque de PIEC Back2Car et l’équipementier Valeo.

Romain Thirion
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