Sellier : métier de passion mais en voie de disparition ?
Des moquettes au ciel de toit en passant par les sièges… Rien n’échappe aux doigts experts de Stéphane Robinaud. En quatorze ans d’activité, le gérant de la Sellerie Cognaçaise (Charente) s’est taillé un nom dans le domaine de la sellerie. Pourtant, son métier pourrait bien être en danger...
« J’ai choisi de ne pas me spécialiser, mais l’automobile représente tout de même 70 % de mon activité. D’ailleurs, je suis le seul sellier à exposer au salon Retromobile », explique-t-il avant de préciser qu’il intervient également dans les domaines de la moto, de l’ameublement et des bâches pour les camions. Si le secteur de la carrosserie-peinture souffre d’un manque de main-d’œuvre, celui de Stéphane Robinaud n’échappe pas à la règle. Même s’il avoue avoir « la chance de pouvoir former quelqu’un pour assurer la relève ».
Et pourtant ce n’est pas l’ouvrage qui manque. Il travaille à la fois pour les professionnels (20 % de son CA), les particuliers et les collectionneurs. « Les délais et tarifs que je propose pour des rénovations sont trop longs et trop élevés pour des pros, alors ils me confient leurs travaux quotidiens de réparation : sièges d’utilitaires, véhicules d’occasion… Mais mon carnet de commandes est plein pour les trois prochaines années avec les autres clients », souligne le patron qui regrette de ne pas avoir embauché du personnel et agrandi l’entreprise lorsqu’il était plus jeune. « Aujourd’hui, c’est trop tard, je suis trop proche de la retraite. » Chaque année, il effectue une dizaine de rénovations complètes sur des véhicules demandant entre 150 et 180 heures de travail.
Les devis, suivant les modèles et les travaux, peuvent s’échelonner de 3 000 à 50 000 €. Et visiblement, ces montants ne sont plus un problème car « les voitures sont devenues un véritable placement. En revanche, les clients sont plus de plus en plus pressés et de plus en plus exigeants. Nous sommes obligés de faire des recherches pour coller à la réalité historique », conclut Stéphane Robinaud.