Bien argumenter son devis, un défi pour les pros

Dans un espace réservé, les carrossiers volontaires étaient, durant une quinzaine de minutes, mis sur le gril par un technicien et véritable expert indépendant : « C’est une sorte de jeu de rôle. Le réparateur tire un sujet au sort et doit argumenter pour faire accepter son devis », explique Maylis Dosba, élue au bureau de la FFC GSO. En face, l’expert, lui, refuse de valider le devis. « Un exemple concret est celui des fongibles : comment peut-on faire accepter à un expert le paiement de ces pièces », s’interroge Maylis Dosba.

Pour rappel, les "fongibles" ou "pièces non référencées" en question sont toutes les petites pièces qui accompagnent obligatoirement une réparation et qui, sont régulièrement contestées par les experts et ne peuvent donc pas être facturées à leur juste valeur. L'élue pointe : « La moitié des réparateurs ne va pas se battre et l’autre moitié va essayer mais ne possède pas les arguments juridiques à opposer à l’expert. C’est un exercice qui est devenu encore plus difficile avec l’arrivée de l’électrique et des ADAS ». Pour Maylis Dosba, cette problématique est à prendre très au sérieux puisque selon la cheffe d’entreprise : « Une étude a montré que l’exemple des fongibles non réglés peut représenter de 700 à 20 000 € de pertes par an selon la taille de la carrosserie ».

Cet atelier est une porte d’entrée à une formation proposée depuis deux ans par la fédération : Master Class chef d’entreprise 4 étoiles. Durant deux jours, les formateurs vont apporter aux réparateurs présents un process juridique afin que ces derniers apprennent à argumenter leurs prestations. Une centaine de carrossiers ont déjà suivi ce cursus.