Bouclier avant : pare-chocs mais pas pare-coûts

Romain Thirion
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Comparo Peugeot 2008 I et II

Sécurité & Réparation Automobiles (SRA) a publié une étude pour mettre en exergue le poids du design et du nombre de pièces des boucliers avant dans le coût de réparation. S’agissant de l’élément de carrosserie le plus endommagé lors d’un sinistre, la facture peut donc s’alourdir considérablement d’une génération à l’autre pour un même modèle.

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Même sans y inclure les ADAS, souvent positionnés derrière le bouclier avant, l’étude du coût de réparation de l’élément d’une génération de véhicule à la suivante peut témoigner de fortes variations. C’est ce que révèle l’étude SRA, qui a comparé en novembre dernier les tarifs constructeurs en euros HT (au 3e trimestre 2023) de l’ensemble des pièces visibles du bouclier avant lors du changement de génération d’un modèle. Et ce, même sur des modèles de grande diffusion.

Renault malin

De la Clio IV à la Clio V, Renault a toutefois eu la délicatesse de passer de cinq à quatre pièces, réduisant de fait à seulement 14 % l’augmentation du coût du bouclier entre les deux générations. Une hausse principalement imputable aux feux antibrouillard, dont le prix unitaire a gonflé de 77 %.

La marque au Losange a été plus maligne entre le Captur I et le Captur II : le prix de l’ensemble des pièces qui composent le boucler avant a même reculé d’une génération à l’autre ! Bien que dotés du même nombre de pièces, celui du Captur II accuse un prix inférieur de 39 % grâce au choix du constructeur d’avoir déplacé les feux antibrouillards du pare-chocs vers les optiques eux-mêmes.

Peugeot, un peu moins

Entre le premier 2008 et le deuxième, Peugeot a fait le choix inverse, en revanche, mais sur les feux de jour. Jadis intégrés dans les optiques, ils ont migré vers le boucler avant sur le 2008 II et constituent l’une des trois pièces supplémentaires qui composent désormais l’élément. Ce qui contribue à augmenter son prix total, mais pas autant que les feux antibrouillards, dont le tarif a bondi de 173 % entre les deux générations. Résultat : le surcoût entre les deux 2008 est évalué à 131 % !

Le choix d’intégrer les feux de jour dans le bouclier a également été celui de Hyundai entre le Tucson 1 et le Tucson 2, résultant en une hausse considérable du prix total, dont ils représentent 60 %. Ajoutés aux optiques, désormais intégrés au revêtement du bouclier, l’élément voit ainsi son prix gonfler de 96 %.

Principe de vases communicants ?

« Le nombre de pièces d’enjolivement et le déploiement de signatures lumineuses se développent lors des changements de générations. Pour ces pièces supplémentaires, l’emplacement dans des zones sensibles aux détériorations, les matériaux généralement en plastique et les technologies utilisés, comme les LED pour les feux de jour, peuvent laisser craindre un taux de réparation bas et un coût de remplacement élevé », souligne SRA.

Selon le principe des vases communicants, les dispositifs d’éclairage jouent le rôle de juge de paix selon la façon dont ils sont intégrés au véhicule. « Dans ces exemples, nous constatons que le choix d’intégrer les feux de jour dans les optiques de phare, a pour conséquence l’effet positif de réduire le montant du bouclier complet. Toutefois une comparaison des tarifs des optiques serait nécessaire pour confirmer le gain », reconnaît l’organisme. 
 

Romain Thirion
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