Concentration : l’équipement de garage rebat ses cartes

Muriel Blancheton
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Poussée de fièvre acheteuse dans l’équipement de garage : dernièrement, le fonds lyonnais Orfite s'est emparé de 70% de Provac (géométrie, levage…), et Nexion (avec Corghi sa marque historique)* a pris 75% de Stenhoj, fabricant germano – danois (avec Autop) de matériel de levage, de bancs à rouleaux, d’analyseurs de gaz... Pour rappel, le fond allemand Stargate Capital, déjà acquéreur au printemps 2018 de l’italien Werther, a racheté Sicam et Beissbarth l’été dernier à Bosch. Ce dernier marquant ainsi son intention de quitter l’équipement de garage hors contrôle électronique de géométrie. Ce mercato joué par des fonds ou des gros groupes serait-il le signe d’un marché porteur et/ou la simple volonté de réaliser des économies d’échelle ? La rationalisation des coûts l’emporte massivement à en croire les pros. La structuration du marché est en marche. « Les mono-produits souffrent, les spécialistes positionnés sur des segments de niche tirent encore leur épingle du jeu, mais ce sont les gros acteurs multimarques et généralistes qui s’imposent », constate un témoin du marché qui voit se profiler sur l’Hexagone une attaque en règle d’acteurs toujours plus imposants et donc plus influents. Exemple : la prise de participation chez Stenhoj par Nexion permet à celui-ci d’annoncer un CA cumulé de 340 M€ et 2 000 employés. Et cette prise de poids est d'autant plus stratégique qu'elle permet à Nexion de se positionner encore plus frontalement face à Stargate. D’autres acteurs, plus marginaux en volume, agitent également le marché : le russe Techno Vector cherche un importateur français pour diffuser sa géométrie, tandis que l’Autrichien RP Tools arrive sur les ponts « en exclusivité chez un distributeur de l’Est. » Ces acteurs combleraient-ils un vide grandissant sur le marché français ? Une question qui en appelle d’autres visiblement. « Que deviennent OMCM ou encore Nussbaum dans le jeu ? Ce dernier est toujours vendu en France mais les produits ne viennent plus de France », interroge ce témoin pour qui il y a aura toujours un marché à prendre. « Sauf que lorsque la distribution cesse via un français, le fabricant vend alors en direct, avec bien souvent des produits importés de chine de basse qualité. Et que vont faire les clients qui ont acheté des ponts Bosch et se retrouvent à présent sans SAV ? Peuvent-ils toujours racheter des pièces et des machines ? N’oublions que pour être crédible, un acteur doit proposer le SAV avec ses équipements de garage car il s’agit de 50% du business. » *Bright, HPA-Faip, Mondolfo Ferro, SICE, Orlandini, Tecnomotor et TecoMuriel Blancheton
Muriel Blancheton
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