Réseaux constructeurs vs indépendants : une opposition désuète

Muriel Blancheton
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Convergence Constructeur IAM

Les marques VN et la réparation indépendante se désinhibent et appellent à des collaborations stratégiques. Un effacement des frontières observé depuis des années, mais en mode accéléré et pragmatique depuis l’arrivée de ces « nouveaux entrants » qui électrisent le sol européen.

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Les premiers développent des gammes 100 % électriques et sont en quête de partenaires pour accompagner le déploiement de leurs ventes en garantissant un tissu après-vente suffisamment dense, sans passer par le développement de réseaux de distribution trop coûteux. Les seconds sont des réseaux de réparation multimarques avec des implantations mondiales, prêts à endosser le costume de « réparateurs agréés ».

Le monomarquisme “à l’ancienne” a vécu…

Parmi les derniers signes de cette hybridation pragmatique, Point S et ses 5 700 centres déployés par l'enseigne dans 50 pays (dont 600 points de services disséminés en France), qui a officialisé son accord avec les marques "full électriques" de  Seres (2 modèles de véhicule particulier ) et DFSK (2 modèles d’utilitaire). L’agrément concerne la France pour l’instant, mais Christophe Rollet, ne s’interdit pas un élargissement vers d’autres pays. Et pourquoi pas d’autres marques. « À l’heure où le développement des ventes de véhicules électriques fait craindre des baisses d’entrées atelier à terme, ces accords montrent que le monomarquisme tel qu’il existait a vécu et que nos compétences multimarques nous mettent dans le sens de l’évolution du marché, en nous ouvrant même des opportunités VN », estime le directeur général de Point S.

Autre deal similaire avec le réseau AD Carrosserie : PHE est devenu prestataire après-vente en réparation-collision pour la France du constructeur chinois qui a également noué des accords avec Albax/Lecoq, ainsi qu’avec Feu Vert et GoMecano pour la maintenance. Les carrossiers sous enseigne AD accueillent les premières voitures Aiways tandis que les ventes devraient grossir via les flottes. Mais de l’aveu du président de PHE, « l’exercice reste délicat que de déployer un réseau après-vente alors que les ventes ne font que commencer. L’enseigne doit répondre à des prérequis en matière de stocks de pièces de rechange, de référencements, d’informations techniques, de formation et de densité après-vente minimale pour ne pas inquiéter l’utilisateur. Dans tous ces domaines, la pompe s’amorce nécessairement, mais difficilement », souligne Stéphane Antiglio.

… au profit d’une imbrication OES/IAM

Ces quelques exemples soulignent une convergence évidente des deux mondes que sont l’OES et l’IAM. Une opposition qualifiée de « désuète » par Stéphane Antiglio, qui préfère parler de « continuité car dès que le VN devient VO, il quitte le réseau constructeur pour trouver un entretien abordable et durable dans les ateliers indépendants de proximité. On oublie souvent que le prix élevé d’un VN se justifie par une durée de vie pouvant atteindre 20 ans. » En clair, le besoin de points de relais persistera, incarné par des réseaux indépendants mués en compléments indispensables aux constructeurs et à leurs propres réseaux ! Des concessionnaires qui seront d’ailleurs moins nombreux, sabrés par une rationalisation programmée par les constructeurs. « Sauf que le consommateur, lui, cherchera toujours un point d’entretien-réparation de proximité ! », conclut Stéphane Antiglio.

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Aiways sur pont
Muriel Blancheton
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