Contrôle technique : mutation en cours

Muriel Blancheton
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Faciliter l’embauche, freiner l’évitement du CT, intégrer une dimension de conseil face aux enjeux environnementaux et l’inspection des véhicules équipés de technologies embarquées (autonome)… Pour préparer l’avenir des 6 500 centres de contrôle agréés, le CNPA va signer le 1er janvier un partenariat avec l’État. Dans ce cadre, des pistes ont été avancées pour construire le futur d’une profession à la croisée des chemins, trente ans après l’introduction du CT obligatoire. Un plan d’action doit permettre de mettre à plat et (idéalement) de résoudre des problématiques bloquantes pour l’écosystème. 

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Ainsi, la question récurrente de la pénurie de candidats contrôleurs – un millier manquant – doit pouvoir être résolue en aménageant les prérequis, le circuit de formation complété par de possibles passerelles. En corollaire, l’écosystème ne fera pas l’économie d’intégrer dans les process d’inspection les technologies embarquées. L’autre problématique soulevée par le CNPA avec le cabinet du ministre : le sport national de l’évitement de l’examen technique qui aurait touché 739 000 véhicules en 2019 selon l’OTC. Rapprochement avec le fichier des assureurs, vidéo-verbalisation automatisée, création d’un défaut de CT comme existe le défaut d’assurance : de nombreuses pistes sont ouvertes ! Mais ce sujet éminemment explosif au pays des « Gilets jaunes » pourrait freiner les ambitions politiques !

Un rôle dans la transition écologique

Enfin, de façon plus générique, le contrôle technique revendique son rôle d’acteur de la transition écologique. Et de fait, connaisseurs des parcs locaux, les contrôleurs et leurs réseaux ont une carte assez précise de l’état des véhicules en matière de pollution. Et l’on se met à rêver que la profession puisse éclairer objectivement les options retenues dans le cadre de la refonte des vignettes Crit’Air prévue pour le 1er janvier. L’occasion de plaider pour qu’un entretien-réparation certifié conforme – techniquement et écologiquement – avec un zeste d’éco-entretien entre dans la liste des critères. Un pari osé sur un dossier également très épineux ! Reste à voir si les « remèdes » proposés par le CNPA se concrétiseront par de réelles avancées. L’épisode de la volte-face gouvernementale sur le contrôle technique des deux-roues, validé par décret le 11 août pour être aussitôt suspendu suite à la grogne des associations de motards, laisse à penser que la refonte du contrôle technique ne va pas de soi !

Muriel Blancheton
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