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De distributeur VN à vendeur de mobilités

Muriel Blancheton
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« Nous allons faire face à de grandes évolutions de nos marchés en termes de mobilités. D’ici cinq ans ? Dix ans ? Peu importe. Demain, elles seront là. Et c’est dès aujourd’hui que nous devons nous préparer », estime Francis Bartholomé. Premiers visés, les distributeurs VN, les mieux placés selon le président du CNPA pour « massifier l’usage de ces nouvelles mobilités. » Mais comment aborder ce nouveau monde mêlant pêle-mêle vente de temps d’utilisation et gestion de véhicules partagés comprenant également du deux-roues électrique, de la trottinette… pour des acteurs dont le métier traditionnel reste la vente d’un véhicule thermique et sa maintenance. « Nous avons toujours l’image du garagiste local. Devenir vendeur de mobilités, c’est un autre domaine de compétences, une évolution vers un autre monde », estime un concessionnaire présent lors de la table ronde du CNPA sur les nouvelles mobilités, organisée en partenariat avec Vulog. Une marche à franchir que certains ont pourtant déjà entrepris. Axel Vilaseca est DG du groupe familial parisien Chapat (85 M€ de CA, 14 sites distribuant Honda, Kia, Yamaha, BMW…), mais également CEO de Troopy depuis 2016, une application de location partagée de 125 cm3. Le deux-roues représente 65% du CA global. Troopy a été incubé dans Station F avec le Moove Lab du CNPA, et soutenu par Yamaha et Vulog. La flotte est aujourd’hui composée de 150 scooters thermiques pour desservir Paris Ouest et les banlieues alentour. Axel Vilaseca annonce 600 locations sur février, 5 000 dès septembre et le lancement d’une offre BtoB et d’une flotte de scooters électriques en 2020. On peut également citer l'initiative d'Antoine Raguet, ex-directeur marketing du groupe Bernard, et son service d'autopartage en free floating à Bourg-en-Bresse, s'appuyant sur les parcs VO des concessionnaires (dont celui du groupe Bernard).
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« La concession doit se lancer dans ces nouvelles offres. Le car-sharing est le meilleur moyen d’apprendre comme l’ont déjà fait les constructeurs », indique Anthonin Guy, vice-président des ventes chez Vulog (lire L'écosystème automobile est en plein bouleversement). Sauf qu’un distributeur garde une approche économique différente du fabricant. Au cœur de ses prérogatives, du pragmatisme et une rentabilité immédiate. Alors pour transformer l’essai, la feuille de route doit être ainsi préremplie : utiliser sa bonne connaissance locale de son marché et ne pas hésiter à aller chercher de nouvelles idées pour les exploiter en créant sa startup par exemple, créer des synergies entre ce nouveau métier et les autres (SAV, achat/ vente), et adapter son marketing pour vendre ce nouveau service. Les schémas diffèrent selon la taille et les moyens des entreprises, mais le noyau dur réside dans la capacité du pro à se vendre auprès des mairies ou des communautés de communes, jouer la carte politique… en clair, multiplier les points de contacts pour passer de garagiste à apporteur de solutions en mobilités. Car les écueils sont encore nombreux. Trouver des emplacements libres dans les villes pour garer les véhicules autopartagés en est un. D’où la nécessité du distributeur de nouer le contact et un partenariat avec la commune. Utiliser les boîtiers d’autopartage dans des parking en sous-sol ou assumer des redevances de stationnement par véhicule en est un autre… Quoi qu’il en soit, le distributeur a cet « atout indéniable qu’est sa position locale » estime Francis Bartholomé, souvent entretenue par des entreprises familiales ancrées dans les territoires. « C’est un vrai changement de Busines Model, c’est certain, mais le concessionnaire a un rôle fondamental car fédérateur sur ce sujet très actuel des nouvelles mobilités. » En clair, il doit y aller !Muriel Blancheton
Muriel Blancheton
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