Plateformes régionales : la logistique de proximité plus centrale que jamais

Les indépendants ont affiché une santé remarquable sur 2021 avec pour la plupart des croissances à deux chiffres. 2022 s’annonce sur la même tendance, à condition que la situation déjà compliquée ne soit pas surinfectée par une explosion sociale que nombreux redoutent.

Reste qu’au cœur de la disponibilité en ces périodes bousculées d’après-crise Covid et ses fermetures de sites pour cause de confinement – mais pas chez eux restés ouverts – avec ruptures d’appro des fournisseurs et inflation galopante, ces super-stockistes ont amplifié structurellement leur rôle de dépanneurs. Et dire qu’il y a quelques années, l’écosystème s’interrogeait sur la pertinence de ces acteurs indépendants (galaxie Apprau, GPI, Est Entrepôt) alors même que les groupements installaient une supply chaîne tentaculaire ! Les dispositifs de ces derniers ont cependant bien rebattu les cartes en devenant premier fournisseur de leurs distributeurs affiliés. Leur schéma logistique est peu ou prou finalisé.

Autodistribution performe avec son hub national Logisteo de région parisienne capable de livrer Marseille à J+1. Son réseau de huit plateformes régionales ACR a été redessiné et optimisé avec l’absorption des sites Doyen.

Alternative Autoparts, avec ses quatorze entrepôts, ne devraient pas gonfler encore son maillage, sauf à la marge. Les plateformes sont toutes opérationnelles après un temps de remise en route, et les dernières devraient donner leur plein potentiel l’an prochain.

L’Agra quadrille l’Hexagone avec son dispositif Sirius et ses sept plateformes régionales.

LKQ-VHIP, en retard sur le marché français, a passé la vitesse supérieure en ouvrant trois dépôts régionaux en dix-huit mois pour atteindre aujourd’hui six sites logistiques et sera correctement maillé après l’ouverture de Marseille et peut-être Bordeaux programmés pour 2023.

Reste Alliance Automotive Group qui, bien que largement implanté avec son dispositif de dix-sept sites Préférence (dont les nationaux et des spécialisés ou techniques), se lance dans un grand chantier logistique de méga-plateforme centrale, son dispositif national trouvant ses limites avec la montée en charge des stocks et surtout l’intégration de NAPA.

Enfin Exadis reconstruit et ses huit entrepôts revient sur le marché comme un acteur sérieux et compétitif.

Au total, ces dispositifs performants ont soutenu les distributeurs pour passer la vague des ruptures. Il faut dire que tous ces « plateformistes » ont, et devront continuer à gonfler leurs stocks plus que jamais, au prix du stress de leurs acheteurs et d’immobilisations financières énormes…. Mais aussi un investissement très rentable en ces temps d’inflation !