Benelux : le parc à jouer

Caroline Ridet
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BENELUX_LKQ FOURCE hub

Si les ventes de véhicules neufs ne reprennent pas plus au Benelux qu’ailleurs en Europe (- 2 % sur 2022 aux Pays-Bas et - 8 % en Belgique sur 11 mois), le parc reste un cas d’école intéressant pour que les acteurs de l’après-vente en fassent un pilote.

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BENELUX 2022

On y retrouve de forts kilométrages moyens (12 300 km aux Pays-Bas et 15 348 km en Belgique), mais surtout un important parc entreprises qui dépasse les 50 % dans les deux pays et qui se divise en deux grands pôles : les véhicules de moins de 3 ans et les plus de 15 ans. D’où un terrain de jeu attrayant pour les acteurs de la rechange indépendante pressés de tester leurs concepts garages innovants mais aussi la digitalisation des achats.

Ainsi, selon LKQ, 97 % des commandes se font dorénavant en mode digital aux Pays-Bas comme en Belgique. Ce n’est donc pas un hasard si les leaders européens s’y bousculent. Dernier acteur à accélérer, l’Allemand Wessels+Muller qui compte sept entrepôts aux Pays-Bas et prévoit d’en ouvrir deux sites supplémentaires en 2023. De quoi faire dire aux observateurs que WM (1,7 Md€ de CA global) pourrait bousculer le podium de la distribution indépendante du Benelux à l’horizon 2025. 
Article réalisé avec l’aide de notre confrère néerlandais Aftersales Magazine.
 

LKQ Benelux au 2/3 filialisé

Bientôt dix ans que LKQ s’est installé sur le Benelux avec le rachat en 2013 de Van Heck Interpièces. En 2017, il détrône Doyen sur la première marche du podium des distributeurs de pièces. Et depuis, il n’a cessé de renforcer ses positions à coup de croissance externe principalement mais, spécificité de marché oblige, il a dû intégrer les « mœurs » locales de fédération d’indépendants. Cette approche hybride lui permet de générer aujourd’hui 750 M€ de business sur la Belgique (200 M€ avec 22 filiales) et les Pays-Bas (550 M€) réalisé au 2/3 via les 92 sites intégrés et le reste avec les indépendants. Si globalement, son maillage est satisfaisant, LKQ Benelux garde tout de même dans son viseur « quatre distributeurs néerlandais importants qui nous intéressent ». Et c’est bien sur son puissant outil logistique Fource « qui livre tout le monde » que LKQ compte pour continuer de croitre.  

Rationalisé, AAG Benelux fait des vagues

Après les Pays-Bas, c’est à la Belgique que le numéro deux européen s’est attaqué. Au programme : renforcement de ses positions et rationalisation de son image sous le panneau PartsPoint.

AAG Benelux avait consolidé ses positions néerlandaises sous le drapeau PartsPoint (une centaine de sites) après des acquisitions notables et le lancement de l’enseigne Precisium. S’il n’est sans doute pas au bout de son développement aux Pays-Bas, le groupe s’est attelé en 2022 au chantier belge, où il ne compte qu’une trentaine de filiales (en comptant le rachat du distributeur Theuwissen), contre une centaine aux Pays-Bas. Outre étendre son empreinte, Alliance Automotive Group vient d’uniformiser ses enseignes Brezan Autoparts, qui passent également sous la marque PartsPoint. AAG accélère donc en Belgique et ne devrait pas s’arrêter là. Une consolidation d’AAG/PartsPoint logique sur le Benelux, mais qui aurait contribué à faire des vagues. 

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BENELUX_PARTPOINTS HAARLEM


Outre brandir leur souci d’indépendance, ce fut en tout cas l’un des arguments retenus par le groupe indépendant coopératif Allparts, créé en 2021 au sein de Groupauto Nederland, pour faire sécession. Ainsi, en octobre dernier les distributeurs constituant le versant indépendant du groupement, forts de 250 M€ de chiffre d’affaires, ont quitté le navire pour s’arrimer à Nexus Automotive. Du côté d’AAG, on rappelle que le groupe en question réalisait la majorité de ses achats... chez LKQ Fource, de quoi amplifier un désamour partagé. 

API – Autodistribution: Doyen croît sur 2 jambes

Depuis 2019 et la création d’Autodistribution Benelux, Doyen actionne le double levier des enseignes API et Autodistribution pour mailler en cohérence Belgique, Pays-Bas et Luxembourg. 

L’arrivée de la marque Autodistribution sur les terres historiques belges d’API a nécessité une explication claire: pas question de remplacement mais bien de complémentarité. Message finalement reçu par les partenaires belges. « Le maillage faisant cohabiter les deux enseignes est en route», se réjouit Patrice Astor, P-DG de Doyen. Aujourd’hui, 65 API et déjà une vingtaine de sites Autodistribution maillent la Belgique. Mixité également réussie avec une quarantaine de garages AD complétant les « historiques » 1,2,3 AutoService et Requal, portant le maillage à 350 garages.

La métamorphose a été plus radicale aux Pays-Bas. «Tous les distributeurs ont demandé à passer Autodistribution Nederland, soit 25 partenaires. De même, les garages Requal ont pris le panneau AD (40).» La force d’un leader – « On reste Doyen qui n’est pas dans une logique d’intégrateur » –, mais aussi du gonflement de la boîte à outils pour les enseignes comme hors réseaux via le concept API Drive (accès à la data, hot- line, formation et remote-diagnostic – premier à la lancer en Belgique – avec Grup Eina et un concept électrique). «Alors qu’il y a quelques mois, notre enjeu était d’harmoniser Doyen sur nos quatre terri- toires, dorénavant nous avons un socle partagé respectueux des spécificités de chaque marché. De quoi pousser sur le développement commercial», insiste Patrice Astor. 

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ASTOR Patrice API DOYEN

To read in English: Benelux, the testbed 

Caroline Ridet
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