BorgWarner investit tous azimuts

Jérémie Morvan
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Noureddine Saidi_BorgWarner

L’équipementier américain poursuit sa stratégie d’électrification “Charging forward“, mais ne délaisse pas pour autant les moteurs thermiques. En aftermarket comme pour des programmes en première monte…

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BorgWarner revendique une solide activité : « Au global (première monte et rechange), l’équipementier fait mieux que le marché avec + 1 à + 2 % par rapport à ce dernier ; nous restons sur une trajectoire de croissance et de rentabilité », commente Noureddine Saidi, Global Product Director Aftermarket. Et l’exercice 2025 s’annonce encore meilleur, avec des carnets de commande pleins en OE. Et pour le marché de la rechange, plusieurs lancements de nouveautés et autres extensions de gamme en 2024 qui devraient pleinement s’exprimer sur l’exercice à venir.

L’équipementier capitalise sur ses deux zones historiques, l’Europe et les Etats-Unis. Ces deux marchés matures présentent une croissance soutenue car les parcs roulants vieillissent des deux côtés de l’Atlantique, ce qui bénéficie à l’entretien-réparation. « Nous regardons toutefois attentivement comment vont évoluer les barrières douanières aux USA avec la nouvelle administration, car une partie de nos composants provient de Chine. Mais ces deux régions restent nos marchés les plus importants », confirme Noureddine Saidi.

« Last standing men »

Dans le cadre de son plan stratégique “Charging Forwards“, l’équipementier a réalisé ces dernières années d’importants investissements pour accompagner la transition énergétique, avec notamment l’intégration de Phinia (avant la prise d’indépendance de ce groupe en juillet 2023). Cependant, avec la baisse des volumes de vente de véhicules électriques, il observe un retour de programmes en OE portant sur les moteurs à combustion… ce qui lui impose de continuer d’investir doublement dans les technologies pour moteurs électriques et thermiques ! Et lorsque l’électrification reprendra son élan, les investissements préalablement effectués permettront de répondre à la demande.

Pour l’heure, si l’équipementier propose déjà au catalogue unes gammes dédiées aux véhicules électriques, l’activité est encore réalisée à 99,9 % avec des produits destinés aux moteurs à combustion, que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord. Et les récents programmes OE confortent l’équipementier dans sa volonté de maintenir son offre pour moteurs à combustion à destination de la rechange. « La stratégie de BorgWarner sur le segment des véhicules thermiques est appelée en interne ‘last standing men’ (les derniers debout), c’est-à-dire que nous entendons proposer des gammes adaptées aux motorisations thermiques tant que nos clients en auront besoin. » Un signal clair envoyé aux partenaires distributeurs !

Offre pièces élargie

L’équipementier peut ainsi avancer sur ses deux jambes en aftermarket : les investissements réalisés en OE sur l’électrification au regard des projections initiales, comme ceux plus récemment opérés au travers de programmes thermiques, doivent permettre à BorgWarner de répondre aux demandes de ses clients quelle que soit la tournure que va prendre le marché. Une situation jugée « plus confortable que des acteurs qui n’auraient pas suffisamment anticipé la transition énergétique », selon lui.

Le portefeuille produits destiné aux véhicules électriques s’est significativement étoffé ces derniers mois : moteur et transmission électrique, électronique de puissance, gestion thermique des batteries, bornes de recharge… En parallèle, l’offre pour les moteurs à combustion interne continue elle aussi de croître, avec un accent tout particulier mis sur l’échange standard et l’échange-réparation.

L’équipementier dispose à cet égard de quatre centres de remanufacturing (un par région) pour la remise à neuf de turbos et de vannes EGR (en Europe). Pour l’échange-réparation, BorgWarner a lancé il y a un peu plus d’un an des kits de réparation pour ses doubles embrayages, et plus récemment des kits pour réparer les chaînes de distribution.

L’atout “reman“

Le remanufacturing est un axe de développement stratégique selon BorgWarner, car sur l’offre pour véhicules électriques, « il y aura nécessairement du recyclage et de l’échange standard au regard du coût de systèmes », estime Noureddine Saidi. Des modules et autres ensembles dont la conception intègre une logique de réparabilité (“design for repair“, ou « conçus pour être réparés »).

Jérémie Morvan
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