Didier Hubert restructure son groupe

Caroline Ridet
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Didier Hubert_AD Thomé

Restructuration des 8 filiales par métier : le patron du groupe familial en redessine les contours pour gagner en efficience... Et préparer une encore lointaine transmission.

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N°8 Top 100 - Vingt-quatre sites, dont au Luxembourg frontalier, une plateforme Automax, près de 82 M€ de business sur 2023 et un beau réseau de 77 garages animés : le groupe mosellan qui a fêté ses 100 ans en 2022 est un paquebot... difficile à manœuvrer pour lui faire changer de cap. C’est pourtant un virement bord “radical“ qu’a réalisé son patron, qui n’a pas lâché face à l’effort ! Didier Hubert vient de finaliser un an de chantier pour la restructuration totale de son groupe qui avait grossi au fil des acquisitions. Il y avait donc besoin d’harmoniser, simplifier, viabiliser l’entreprise... Et ce chantier taille XXL n’a pas freiné sa dynamique sur un premier semestre 2024 bouclé à +6,5 %.

Cinq sociétés pour un groupe

Dorénavant le groupe est constitué de cinq entités distinctes. Autodistribution Hubert devient l’entité juridique abritant l’activité automobile qui représente plus de la moitié du CA du groupe.Didier Hubert en prend directement la direction. Le business PL est abrité dans une nouvelle société baptisée PLS (autour de 10 M€) qui va regrouper les trois ateliers et le service commercial PL. Un manager dédié vient d’être recruté. Enfin, Autodistribution Thomé rapatrie en son sein l’industrie. Les structures rachetées au fil des décennies – Sergeant, Berwald... – disparaissent, juridiquement absorbées par cette spécialisation par métier. Restent hors périmètre : la plateforme Automax et les deux sites (auto et industrie) du Luxembourg.

Avantages de cette recomposition des filiales de la holding Hubert Participation : spécialiser les équipes et les managers de chaque entité, simplifier le parcours des fournisseurs avec une entrée unique par métier (une activité, un service commercial), et la gestion de la holding. « Je dois aussi préparer l’avenir et me mettre en capacité de trouver des DG à même de gérer des business unit et pas des couteaux suisses trop rares. » Sans oublier une restructuration en phase avec l’organisation de la centrale Autodistribution, « très processée » et devant encore faciliter les échanges.

Défi arrêté

Dans la foulée, Didier Hubert a stoppé Défi Pièces Auto, son expérience de franchise de comptoirs de centre-ville lancée en 2021. « Cela fait partie de mon programme de simplification. Animer une franchise est un autre métier, pour lequel je n’avais finalement pas de temps à consacrer. » Didier Hubert a donc vendu à ses franchisés, à eux de faire vivre les six magasins DPA. Ils restent néanmoins des clients d’Automax. Restent deux comptoirs – Neufchâteau (88) et Lunéville (54) – propriétés de Didier Hubert qui intègrent le pôle auto.

Réinventer sa croissance

Aujourd’hui, se développer au-delà de ses 24 sites pour couvrir un secteur à deux départements et un taux de pénétration flirtant avec les 15 % n’est plus possible. D’où la recherche de relais de croissance en jouant la diversification. «Je ne suis pas encore au bout du concept Autodistribution et de toutes les cartes proposées.» 

La carrosserie-peinture en premier lieu, qui représente une activité porteuse (2,8 M€ en 2023) avec 70 machines implantées en PPG et Glasurit et quinze de plus en Autolux (MDD peinture du groupement). Didier Hubert estime qu’il y a encore des parts de marché à gagner avec la vente de pièces de car- rosserie portée par Cora. 

Le pneumatique – 30 000 ventes annuelles d’enveloppes à pros – est également à renforcer. Ou encore la PRE, dans laquelle le groupe a investi en prenant des participations dans des deux centres VHU à Thaon- les-Vosges (88) et Jouy-aux- Arches (57), mais sans avoir encore trouvé le business model pour rebondir sur ce nouveau segment d’avenir. 

L’incursion sur le Luxembourg relevait de la même logique de recherche de leviers de croissance.Et aujourd’hui, le groupe regarde avec intérêt vers la Belgique voisine. À suivre donc. 

Caroline Ridet
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