Grosses ambitions d’Aisin sur l’aftermarket européen

Caroline Ridet
Image
LEONARD Berenger AISIN EA22

L’équipementier japonais, 5e fournisseur OEM mondial, va vite. Quatre ans après s’être lancé sur le marché européen, il annonce y réaliser 10 % de ses 32 Md€ de chiffre d’affaires. Même dynamique pour sa division Aftermarket boostée par la décision stratégique du groupe de mettre le focus sur cette activité au niveau mondial. 

Partager sur

Le business rechange  pèse encore moins de 2 % de son business, avec une offre de 11 400 références ( 500 000 pièces en stock). Mais le Japonais a de grosses ambitions avec « un plan de croissance à deux chiffres tous les ans jusqu’en 2030 ». Défi relevé pour la division Aftermarket Europe qui finit 2022 sur une progression de 10 %, « sachant que la Russie est en pause depuis mars », souligne Bérenger Léonard, directeur senior de la stratégie marché après-vente Aisin. Pour assurer son business plan, l'équipementier a accéléré en 2022.

« Nous avons pris la mesure de la consolidation accélérée du marché. »

Catalogue renforcé

Cela passe par un renforcement des familles existantes, notamment avec des références dédiées aux véhicules européens, mais aussi gros investissement sur la fonction freinage.  Aisin a en effet basculé son offre sous la marque ADVICS - coentreprise Aisin-Denso-Sumitomo Electric (Toyota Group) - qui a ouvert sa filiale européenne avec une usine implantée en Allemagne et une autre en République tchèque. Un regroupement qui permet d’avoir une offre largement enrichie.

Enfin, en 2023, Aisin va continuer de renforcer son catalogue embrayage, freinage et kit de distribution et développe les gammes basées sur la demande du marché de la rechange, spécialement développées pour répondre aux demandes remontées par les marchés, via une antenne qui vient d’ouvrir à Shanghai.

Image
AISIN CATALOGUE 22

Accélérer sur un terrain accidenté

Une dynamique qu’il faut soutenir dans un écosystème particulièrement bousculé par la crise polymorphe. Il y a eu les ratées de la supply-chain.  « Le taux de service a été mis en difficulté, mais Aisin a rapidement mis en place des contre-mesures en relocalisant les productions asiatiques sur d’autres sites dont certains en Europe. Et si 2023 devrait encore s’avérer difficile sur le sujet, notre objectif est d’être au-dessus de la moyenne de disponibilité du marché. » Une inflation galopante à dompter, « avec des hausses à deux chiffres venant de nos usines », qu’il a fallu absorber en partie en 2022 pour « n’appliquer que deux hausses tarifaires limitées !»

Et pour 2023 ? « La grille tarifaire sera basée sur l’évolution des prix du transport et des matières premières qui montrent une tendance plutôt stable », promet-il.

Le challenger doit encore renforcer ses positions européennes. Et cela passe par les référencements dans les centrales d’achat des grands groupes de distribution avec des accords en cours de finalisation. Car pour tenir l’objectif de croissance, Aisin sait qu’un référencement au niveau européen n’est plus optionnel.  Parallèlement, le Japonais travaille le terrain. En 2022, il a concentré ses efforts sur la France, l’Allemagne, la Pologne, « où notre travail très proche du terrain a permis de croître fortement », et la Turquie. S’ajoutera en 2023 le développement de l’Italie, l’Espagne, UK et le Benelux.

Caroline Ridet
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire