
Lenormant en croissance continue

En 2024, le groupe Lenormant a joué à plein les synergies entre ses multiples entités. Résultat : un CA pièces rechange indépendante qui a bondi de 30 % ! Et si le négoce de pièce accuse un net ralentissement, l’activité des ateliers elle, ne semble pas fléchir…
N°51 TOP 100 - Très bel exercice 2024 pour un groupe en perpétuel agrandissement : « l’année passée aura été aussi bonne en commerce de véhicules qu'en après-vente. Sur les sorties des bilans de chaque société séparée, on est quasiment sur les mêmes résultats que 2023, une année historique pour nous », déclare Nicolas Lenormant, directeur général du groupe éponyme. De quoi viser un CA consolidé 2024 autour de 220 M€…
Diversification
A noter, une très bonne reprise des sociétés rachetées en 2023, aujourd’hui complètement intégrées, qui sont la Copavi à Créteil (94) et les Ets Guillummette, six ateliers Renault Trucks implantés dans l'Oise (60) et dans l'Aisne (02).
Et cette volonté de grandir toujours plus n’est pas rassasiée : en février dernier, le groupe a ainsi repris les établissements Vernières pneus, à Mareuil-les-Maux (77). Un nouveau centre spécialisé dans le pneumatique et venant donc consolider l’activité du groupe sur ce marché (CA de 12 M€)… mais cette fois aux couleurs de First Stop ! « Jusqu'à présent, Lenormant n’arborait que l’enseigne Point S. Nous découvrons aujourd’hui l’univers First Stop en nous adossant au deuxième manufacturier mondial », explique le dirigeant.
L'ensemble comprend ainsi, à date, 21 sites Renault Trucks, 11 sites spécialisés dans le pneumatique et 5 dédiés à la vente de pièces multimarque.
Effet “post-JO”
« Depuis le dernier trimestre 2024, on sent un très net ralentissement de l’activité. Les fermetures d’usines, opérées ou annoncées, affectent l’activité et le moral des transporteurs. Certains de nos clients, notamment des grands comptes, ont des camions qui restent sur parc parce qu'il y a peu de demande de transport », note Nicolas Lenormant.
Pas évident pour les clients d’investir dans du renouvellement de matériel dans ces conditions. « En revanche, le groupe a eu quand même beaucoup de travail sur la mise à la route des véhicules électriques parce que 2024 a été une année soutenue pour nous qui sommes en région Parisienne (NdlR : le site de Créteil est dans une ZFE). Cette nouvelle technologie demande plus d’accompagnement, notamment pour tout ce qui concerne l’utilisation et le paramétrage des bornes de recharge », déclare-t-il. De quoi limiter la forte baisse des ventes VN comme du négoce de pièces enregistrée sur ce début d’année…
La rechange constructeur repart de l’avant
Le dirigeant observe un phénomène qui prend de l’ampleur. « Nous sommes de plus en plus souvent obligés d’aller chercher des pièces chez nos concurrents de marque. On se source moins chez les équipementiers, qui souffrent de problèmes de disponibilité de stock liés à une logistique devenue régionale. Avec des véhicules déjà sur la fosse, on ne peut pas se permettre d’attendre deux jours que la pièce soit livrée depuis l’Allemagne ! » Outre ces délais d’approvisionnement, l’abandon pur et simple de certaines références du jour au lendemain par certains fournisseurs ne facilite pas la tâche du distributeur. « C'est d'autant moins compréhensible quand on regarde le parc européen, et notamment à l’Est où dans le Sud où l’âge moyen tutoie les 17-18 ans. L'âge du parc français, lui, est très jeune par rapport à d'autres pays (9 ans). Comment ne pas proposer de pièces pour l’entretien ? », peste-t-il.
Résilience des ateliers
Si le groupe réussit pour l’heure à maintenir son CA, Nicolas Lenormant souligne cependant une progression actuellement inférieure à celle de l'inflation. « La baisse des ventes de pièces est très nette du fait d’une moindre intensité d’utilisation des matériels, mais également de véhicules plus fiables, et de moins d’accidents (moins de dossiers, mais des dossiers plus lourds). En revanche, on facture un peu plus de main-d'œuvre pour les débuggages électroniques et l’effacement des codes défauts, de plus en plus nombreux, ou encore pour remettre à la route des véhicule immobilisés sur parc depuis un moment. »
Sur le même sujet




