La liaison au sol tient la route

Sur l'exercice 2024, les équipementiers observent une croissance moyenne en volume autour des 2 % pour les pièces de direction et de suspension, plus proche des 1 % pour la famille des amortisseurs. « C'est évidemment le vieillissement du parc, qui sera bientôt à 13 ans, qui porte ce marché. Les PSD, qui étaient peut-être un peu délaissées sur des véhicules âgés, sont désormais réparées », résume Fabrice Boscharinc, directeur commercial France chez Corteco. D'autres facteurs jouent en faveur de la rechange : l'alourdissement des véhicules (SUV, électriques, hybrides), la dégradation de l'état des routes françaises ou encore le dérèglement climatique, les pièces caoutchouc métal ne goûtant guère les conditions extrêmes. Le contrôle technique reste le principal pourvoyeur du remplacement des PSD ! La liaison au sol représente ainsi 10 % environ des motifs de contre-visite. Si la casse alimente aussi le marché, les constructeurs préconisent aussi de premières interventions dès 80 000 km (vs 100 000 km actuellement), du fait de la prise de poids des véhicules et de la complexification des trains avant. Les équipementiers portent leurs efforts sur la sensibilisation des garagistes au potentiel des PSD. « La croissance pourrait être meilleure si la réparation se faisait de façon plus intensive », abonde Gilbert Soufflet, responsable marketing et communication de ZF Group.

Le corollaire du vieillissement du parc est de voir des automobilistes peu enclins à payer le prix fort sur leur véhicule âgé, encore moins dans un contexte de pouvoir d'achat grignoté. Une situation à laquelle les équipementiers tentent de s'adapter. « Nous travaillons sur le dépositionnement tarifaire afin d'intégrer dans notre offre prix l'âge du parc. L'enjeu est de donner le bon prix », explique Arnaud Pénot, directeur marketing et expérience client de bilstein group. Les prix sont d'autant plus bataillés que l'offre est pléthorique. On dénombre une soixantaine de marques sur la PSD, produit moins technique. Les spécialistes historiques ont ainsi vu arriver des généralistes en quête de diversification et pléthores de MDD. « Beaucoup anticipent un manque à gagner sur d'autres organes des véhicules électriques. La PSD devient donc une manne intéressante risquant de leur passer sous le nez s'ils ne s'y intéressent pas tout de suite », observe Fabrice Boscharinc. Ces nouveaux entrants démarrent parfois avec des stratégies agressives, forçant les autres fournisseurs « à se poser les bonnes questions et à chercher des gains de productivité. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, encore moins pour le consommateur », estime Olivier Cor, directeur marketing de MGA Distribution. Le gâteau, s'il est partagé par un nombre important de convives, continuera de grossir doucement au vu de l'environnement favorable. « Nous prévoyons pour les prochaines années une croissance annuelle d'environ 1,2 % », conclut Cynthia Durieux, category manager pour les pièces de liaison au sol et diagnostic chez Delphi.

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Le boom des SUV, des véhicules hybrides et des électriques ont poussé les fabricants de PSD à s'adapter pour résoudre un tour de force : renforcer les pièces tout en les allégeant sur des véhicules de plus en plus lourds ! Un profond travail sur la qualité des matériaux, les alliages et le dimensionnement des pièces a été réalisé. Delphi propose « plus de 1 000 références développées pour assurer les spécificités d'un VE, avec de l'aluminium, un matériau plus léger », détaille Cynthia Durieux (Delphi). Chez SKF, lancé sur la PSD il y a six ans, 10 % de la gamme est dédiée au VE, la dynamique est très forte. « Les hybrides, VE et SUV sont très consommateurs. Les trains avant sont très complexes », relève Franck Roger, Key Account Manager Europe. Et demain ? « Des évolutions sont à venir dans un futur proche, avec davantage d'électronique embarquée pour mieux piloter les contraintes dans la liaison au sol », annonce Gilbert Soufflet (ZF).