Marques B et MDD, indispensables leviers en peinture

Romain Thirion
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Techniciens Centaure en formation sur la MDD Akilak

Sur un marché où la technologie des produits et des outils fait un bond en avant, impliquant des investissements plus importants, la distribution spécialisée se doit de conserver une offre au positionnement tarifaire plus contenu. 

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Malgré cette demande de performance et de rentabilité, promise par les premiums, les distributeurs ne doivent pas oublier les fondamentaux car derrière, la concurrence de l’e-commerce guette. « On se focalise beaucoup sur la peinture, mais le poids de celle-ci dans la facture de réparation reste minime, de l’ordre de 10 %, donc fournir le produit et les services associés compte plus que le prix, en réalité. Nos MDD ne sont pas bradées: elles offrent le bon équilibre entre apport technique et niveau tarifaire. Celui qui ne cherche que du prix, en revanche, se tourne vers le Web », explique Rémi Renaudo, directeur général adjoint du réseau de spécialistes Centaure.

Agilité requise

Si la France reste un marché premium sur les produits de peinture, « réalité qui ne se dément pas », selon l’un des principaux fabricants mondiaux, les parts de marché des marques dites B ont crû durant l’hyperinflation de fin 2021 à mi-2023. « Les MDD et marques privées sont une réponse, mais ne négligeons pas non plus les marques intermédiaires. En tant que distributeurs, nous devons aussi accompagner ces fournisseurs, qui sont bien implantés sur le marché », reconnaît Philippe Demarest, directeur de l’activité peinture et carrosserie d’AAG.

Car face à un parc roulant écartelé entre une petite part de  modèles très récents mais très rémunérateurs et des véhicules de dix ans et plus, maintenus à la route par manque de pouvoir d’achat, les carrossiers doivent se montrer agiles. « Aujourd’hui, nos distributeurs visent d’abord des marques premium, mais ils ne peuvent pas négliger les autres segments non plus. Certains carrossiers ont parfois deux machines car leurs accords avec des apporteurs d’affaires exigent l’usage d’une marque en particulier, mais ils doivent répondre aussi au tout-venant, avec une autre marque », souligne R. Renaudo.

Perspectives croissantes

« Sans MDD, un groupement se prive d’une capacité de répondre à une certaine catégorie de clients. Les professionnels qui utilisent notre marque privée, Autolux, ont une activité diversifiée et il leur faut une offre lisible, facile d’accès et d’utilisation. De la flexibilité », confirme Damien Bontemps, responsable national du développement des ventes carrosserie d’Autodistribution. Après un an et demi de préparation, Centaure a enfin lancé sa MDD peinture sur le marché. « Les carrossiers installés sont ravis et les distributeurs qui les fournissent sont satisfaits aussi. Nous essayons toutefois de sélectionner les réparateurs que l’on va installer, en restant prudents. Mais nous sommes satisfaits du début de l’histoire », confesse Franck Legrand, DGA du réseau.

Des perspectives croissantes pour ces MDD peinture qui, toutefois, resteront derrière celles des MDD para-peinture déjà déployées – et avec succès – par les groupements. « T-Euro est bien installée et pèse quasi 12 M€ de CA en France. Nous voulons la développer, la rendre plus technique sur les produits les plus haut de gamme », affirme F. Legrand. AAG est sur la même longueur d’onde avec la sienne. « NAPA est un véritable succès, avec des taux de croissance conséquents et des élargissements de gamme prévus d’ici 2025, avec notre plateforme First qui va aider à gagner en volumétrie », confirme P. Demarest. 

Romain Thirion
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