Omia veut structurer le marché de la cabine reconditionnée
Le fabricant français de cabines de peinture vient de lancer un programme de reprise contractuelle et de reconditionnement. Une démarche circulaire inédite qui vient crédibiliser un marché jusqu’ici informel et très peu structuré : celui de la cabine d’occasion.
Face à un parc vieillissant de cabines de peinture et à l’existence d’un marché de l’occasion un peu sauvage, à base d’offres sur Le Bon Coin, Omia initie une petite révolution. Le fabricant charentais, certifié Origine France Garantie, ne se contente plus de concevoir et produire des équipements neufs : il s'engage désormais sur l'ensemble de leur cycle de vie. Déjà pratiquant du rétrofit de cabines pour améliorer la performance énergétique des générations les plus anciennes, sont offre va désormais jusqu'au reconditionnement. Cette ambition prend forme avec Omia Origin, première garantie de reprise contractuelle signée par un fabricant dans le secteur.
Ce nouveau dispositif permet à chaque entreprise propriétaire d’une cabine Omia souhaitant en acheter une neuve d’obtenir qu’elle soit rachetée par le fabricant à une valeur de reprise ferme – entre 1 000 et 5 000 € – en fonction de son état et de son âge. « Il y a forcément un technicien Omia entre 50 et 100 km autour du réparateur pour voir la cabine et proposer une estimation au plus juste », affirme Stéphane Galichet, P-DG de la société charentaise. Plus besoin pour le carrossier de trouver un repreneur par lui-même, avec toutes la complexité logistique que cela représente. Celle-ci sera ensuite contrôlée reconditionnée dans l’usine Omia de L’Isle d’Espagnac (16) avec des pièces d’origine puis testée, afin de rester en phase avec ses normes d’origine. Elle sera enfin remise sur le marché de l'occasion avec une garantie constructeur d’un an et un suivi technique complet, pour répondre aux besoins des carrossiers disposant de moyens financiers moindres. Une marketplace digitale dédiée y sera consacrée.
« La hausse des matières premières et de l’énergie qui a suivi la pandémie de Covid-19 a fait grimper le prix des cabines neuves. Si nous sommes parvenus à le réduire avec notre nouveau modèle Touring, des fabricants étrangers, notamment chinois et turcs, sont arrivés sur le marché avec une offre low cost souvent non respectueuse des normes. Nous voulions donc permettre à des réparateurs rêvant d’une cabine Omia mais sans les moyens de s’en offrir une d’accéder à nos solutions à moindre coût. Nous adressons ainsi de nouveau le segment de marché des cabines à 20 000 € », se félicite Stéphane Galichet. Les cabines de la gamme Helia, lancées au début des années 2000, sont dans le viseur d’Omia, mais pas que.
Cercle vertueux pour la filière
Pour la filière dans son ensemble, Omia Origin structure enfin le marché de l'occasion autour d'une base contractuelle et technique solide, en apportant un cadre industriel à la seconde vie des cabines. Une réponse aux défis du terrain : face à un parc conséquent d'installations vieillissantes, les professionnels devaient jusqu'ici gérer seuls le démontage, une revente incertaine ou le ferraillage, sans garantie de paiement ni accompagnement structuré. Les cabines trop anciennes pour être reconditionnées seront, elles, enlevées, démantelées et mise sur le marché du retraitement matière.
Avec Omia Origin, le fabricant intègre le reconditionnement au cœur même de son activité industrielle. Chaque cabine reprise rejoindra le site de 19 000 m² où travaillent 210 collaborateurs, dont 25 techniciens au bureau d'études. Ce choix s'inscrit dans une logique d'économie circulaire locale : prolonger la durée de vie des équipements, limiter les déchets, réduire les transports et préserver les ressources, tout en maintenant un haut niveau de performance. Le reconditionnement devient ainsi un acte de fabrication à part entière et permettra de faire croître un taux de remplacement des cabines évalué « à 5 à 6 % maximum en France », selon Stéphane Galichet.
Un authentique engagement pour Omia, certifié Origine France Garantie depuis trois ans. L’entreprise produit plus de 600 cabines neuves par an et fort d'un parc installé de 25 000 équipements depuis 1968, date à laquelle le fabricant de solutions de soufflage d’air en serres agricoles s’est mis à adresser le marché de la peinture industrielle et automobile. Doté d’ambitions importantes également sur le marché export, l’entreprise sait aussi qu’un marché comme les pays du Maghreb peut être intéressé par ses cabines reconditionnées.