Valused.fr : les promesses du tout premier distributeur de PIEC en France

Créé il y a deux mois et soutenu par une levée de fonds de 2 M€, Valused.fr se revendique comme le tout premier et très ambitieux distributeur en ligne BtoB dédié à la pièce de l’économie circulaire (voir encadré).

Pourquoi distributeur et non pas seulement marketplace comme la plupart des acteurs cherchant le plus court chemin entre offre et demande ? Parce que le marché de la PIEC (pièce issue de l’économie circulaire) est encore trop morcelé et trop peu normalisé, explique en substance Julien Dubois, l’un des trois fondateurs de Valused. « Et il n’y a rien de pire pour un réparateur que d’avoir à gérer une multitude d’interlocuteurs avec une multitude de process, de qualités et de niveaux de service », résume-t-il.

Car si le GiPA a calculé que 70 % des consommateurs sont déjà prêts à accepter la pose de pièces d’occasion ou remanufacturées, les réparateurs, eux, sont encore perdus dans l’hétérogénéité d’offres complexes, qu’il s’agisse des sourcing, des qualités, des garanties, des délais et des retours plus ou moins simples à gérer. Et s’ils savent pour la plupart ce que signifie pièce remanufacturée (ou échange-standard), ils la confondent encore avec la pièce dite reconditionnée, cette pièce d’occasion non rénovée mais vérifiée selon des cahiers des charges qui, quand ils existent, sont encore trop souvent flous...

Comme tout distributeur qui se respecte, Valused assume en amont les achats et les services attendus par le client réparateur : la concentration de l’offre en un seul point d’achat, la qualité de ses fournisseurs en ce qui concerne le remanufacturing bien sûr, mais aussi la qualité des pièces reconditionnées. « Nous auditons les process de contrôle des pièces d’occasion reconditionnées chez nos VHU fournisseurs afin que le réparateur puisse sereinement proposer, en connaissance de cause, des pièces d’occasion », souligne J. Dubois.

Dans ce même esprit de facilitateur, Valused gère les retours des pièces et des consignes via ses propres transporteurs. Il ajoute bien sûr la facturation centralisée et le nécessaire support technique. Et il n'oublie pas de favoriser la réparation, avec par exemple un partenaire comme Cotrolia pour remettre en état plutôt que de changer de coûteux -et parfois pénuriques- équipements électroniques.

Certes, il n'a pas de stock proprement dit. Mais il fonctionne en “drop shipping” en étant connecté sur les stocks de ses fournisseurs avec lisibilité directe de la disponibilité. En outre, ces mêmes transporteurs sélectionnés par Valused assurent collectes et livraisons des produits commandés « à J+1 ».

Pour l'heure, Valused démarre avec une dizaine de centres VHU dûment audités par ses soins et une cinquantaine de “remanufacturers”. « En rythme de croisière, nous en ambitionnons 150 », prédit Julien Dubois. Ce sourcing sortira des actuelles frontières françaises pour s'ouvrir à d'autres marchés aux parcs de VHU et aux productions de pièces remanufacturées complémentaires.

Un service “tout en un” qui, pensent les créateurs de Valused, est la seule façon de faire “déjauger” et accélérer un marché de la PIEC qui n’est que de 5 % en France quand il atteint déjà 15 à 20 % dans les marchés plus matures et organisés comme les États-Unis ou, en Europe, comme au Danemark.

Il y a aussi une logique plus pragmatique à cette approche de distributeur voulant structurer et rendre visible l’offre PIEC : l’inscrire harmonieusement dans la chaîne de valeur de la distribution de pièces.

En se positionnant au même niveau d’achat et de revente qu’un distributeur de pièces neuves comme on peut le voir dans le schéma ci-dessous, Valused inscrit son positionnement prix dans la même logique de chaîne de marge BtoB. Il permet donc au réparateur de trouver dans son catalogue des pièces à des prix compatibles avec son offre. Le distributeur peut même fournir ses homologues distributeurs “classiques” en recherche de solution PIEC à la fois simple et structurée.

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Valused se construit ainsi un double avenir prometteur. À court terme, celui d’être le premier distributeur à organiser et anoblir le marché de la PIEC en jouant son rôle de concentrateur d’offres, de tiers de confiance auprès du réparateur et de “fluidificateur” du marché en rassurant le grand peuple des ateliers intimidés par cette offre encore « fragmentée et peu visible » qu’est pour l’heure la PIEC en France.

Sans exclure bien sûr qu'à plus long terme -et cette analyse n'engage bien sûr que nous-, une fois le succès engrangé, il n'aille intéresser quelque gros acteur de la distribution de pièce soucieux de s'offrir cette complète solution d'accès au marché de la pièce circulaire pour l'ajouter à leur activité historique...

En attendant, Valused est convaincu que c'est au final « la qualité de l'offre qui fait la demande ». Et c’est bien là l’objectif vertueux de Valused : accroître « la désirabilité » de l’offre PIEC par le réparateur en le rassurant sur son positionnement prix, sa qualité et, point crucial, sa disponibilité.

À ce titre, Valused s’est lancé en s'adjoignant la fonction stratégique de « conciergerie premium ». Son rôle : éviter le désespérant constat de la pièce indisponible, cette plaie consubstantielle au marché par essence pénurique de la pièce d’occasion où la plus demandée est aussi, par définition, la plus détruite.

Dans ce cas, le réparateur peut en deux clics demander au site de trouver la solution, ce que la hotline à la fois technique et commerciale, s’engage à faire « avec un taux de réussite de 98 % », garantit Julien Dubois. Sûr de lui, il encourage même les réparateurs à le tester ! D'autant que, jusqu’à fin 2024, cette conciergerie reste gratuitement accessible à tout nouveau réparateur ouvrant un compte.