W. Espinoza, ATR : «La croissance d’ATR a été tirée par l’expansion de l’actionnariat»
Warren Espinoza, CEO de l'ITG ATR International AG, fait un point sur l'année 2023 pour son groupe et nous donne sa vision des challenges à relever pour l'écosystème.
Quel atterrissage pour ATR sur l’exercice 2023 ?
Warren Espinoza : Le CA généré par les 41 actionnaires du groupe dépassera les 37 Md€ sur 2023, soit une confortable croissance organique(+10,5%vs2022). ATR est présent sur tous les marchés, avec une forte empreinte en Europe et en Amérique du Nord. Les tensions géopolitiques liées aux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient continuent d’entraver les activités dans ces régions. Si nous n’avons pas intégré de nouveaux membres cette année, trois actionnaires nous ont rejoints en 2022 : Grupo Master du Guatemala, le Chilien Andes Motor ainsi que hsy autoparts en Australie. Notre intention est de continuer à élargir notre actionnariat sur une base sélective de distributeurs correspondant culturellement à notre communauté actuelle. ATR rassemble un large éventail d’actionnaires, allant des petits distributeurs sur les petits marchés à des leaders. De même, ATR vient de reconduire les accords avec ses fournisseurs mondiaux privilégiés. Enfin, pour 2023, nous avons décidé de nous mobiliser davantage sur le secteur des véhicules utilitaires.
La concentration des acteurs est-elle toujours active ?
W.E.: Parce que lesgrandes entreprises ont toutes des stratégies d’expansion sur de nouveaux marchés, le flux constant des fusions et acquisitions devrait se poursuivre sur 2024, chez les distributeurs comme chez les fournisseurs. Jusqu’ici concentré sur les pays matures, ce mouvement s’active sur d’autres marchés. Ainsi, en Amérique latine, nous assistons à la fois à l’expansion de grands acteurs existants, comme Autozone qui s’étend sur le Brésil, mais aussi, plus récemment, de Stellantis qui a investi dans un distributeur indépendant brésilien, membre ATR. Preuve que les frontières entre les marque automobiles et les indépendants deviennent floues.
Sur quels marchés l'électrification devient-elle un sujet pour l'IAM ?
W.E.: Le marché chinois est un leader incontesté dans l’adoption des véhicules électriques, à surveiller. Car il est inévitable que ces constructeurs chinois, ainsi que de nouveaux fournisseurs, aient à l’avenir un impact en Europe. Les pays nordiques ouvrent la voie, avec un nombre croissant d’électriques dans le parc. D’ailleurs, certains de nos membres en entretiennent déjà. L’avenir est prometteur pour les ateliers prêts à s’adapter en se formant et en s’équipant pour ce parc automobile en évolution. Mais si les véhicules électriques représentent l’avenir, d’autres technologies comme les moteurs à hydrogène ou les e-carburants ne doivent pas être négligées.
Quelle place pour le numérique dans l’IAM ?
W. E. : La numérisation est l’un des facteurs clés qui influencent la transformation dans la fourniture de solutions et de services à l’IAM. Dans le cadre du défi de l’accès à la data, ATR soutient l’initiative de Caruso comme celle de la FIGIEFA et du CLEPA pour créer un cadre juridique équitable. En matière de solutions pour les garages, nous soutenons Repdate, une plateforme ouverte de réservation pour les réseaux d’ateliers. Et pour accompagner ce mouvement, nous organisons un rendez-vous annuel, ATR Digital Conference, durant lequel actionnaires, fournisseurs et experts échangent sur les tendances et le développement des solutions.