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pavé tok

Un business du freinage dynamique

Caroline Ridet
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Bosch EU_Braking_Campaign_2021

Confirmant l’élan de 2021, l’année 2022 n’a cependant pas totalement permis de retrouver les performances volumes de 2019. Avec un début 2023 porteur, les acteurs du marché freinage misent sur un rétablissement complet sur 2024. L'inflation qui est venue jouer les trouble-fêtes, boostant le CA mais fragilisant les volumes, semblent être sur la pente descendante en ce début 2023.

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Comme l’année précédente, l’élan du marché freinage a été freiné sur 2022 par les soubresauts de la chaîne logistique chinoise. Point noir : le sourcing des disques, dont la production est 100 % trustée par la Chine. « Dès 2021, nous avons surstocké pour sécuriser nos approvisionnements, notamment de l’usine de plaquettes que nous détenons en Chine. Nous avons fait en sorte d’être prioritaire notamment sur les disques. Cela a permis de passer les ruptures de supply chain », décrit Thibault Danieli, responsable produit freinage Bosch France & Benelux. Sur 2021, la rechange a vendu 6,8 millions jeux de plaquettes (- 15 % vs 2019) et 2,8 millions de disques (- 30 %).

2022-2023 pour retrouver les volumes 2019 ?

Encore loin des performances 2019, mais 2022 (dont les chiffres ne sont pas encore disponibles) devrait contribuer à boucher le « trou d’air » avec des hausses attendues autour de 3-4 % en plaquettes et 5-6 % pour les disques. Une tendance positive donc. « Nos trois marques ont progressé sur nos clients historiques, prouvant que la dynamique est bonne », estime Pierre Ecorchon, chef de produits France DRiV (Ferodo/Jurid/Champion). Même optimisme chez TMD Friction (Textar/Bendix/Mintex) qui annonce sur 2022 des progressions à deux chiffres « grâce à l’élargissement en continu des gammes (500 références par an), à l’effort de stockage et à l’acquisition de nouveaux clients », détaille Jean-René Ricord, le directeur commercial France du spécialiste du freinage. Et si la marque Bendix (relancée en 2021) a bien contribué à ces performances, « le premium avec Textar progresse de manière inédite, malgré la pression sur le pouvoir d’achat ». Sur ce créneau haut de gamme, Brembo annonce pour sa part + 12 % sur 2022 en volumes et + 18,5 % en valeur pour la France. Challenger sur le marché avec le lancement en 2022 en Europe d’Advics, sa marque dédiée freinage, Aisin s’affiche à + 11,5 % en 2022 sur l’Europe et + 10 % en France. « Nous avons énormément élargi notre offre, augmenté la couverture en plaquettes (95 %) et lancé une gamme – encore courte – de disques », justifie Bérenger Léonard, directeur senior de la stratégie marché après-vente d’Aisin.

2023 encourageant

Sur le premier trimestre de cette année, le trend est bon. « Malgré un parc et un kilométrage qui n’augmentent pas, des facteurs intrinsèques font que ce marché va continuer de croître, et notamment la montée en puissance du remplacement des disques. C’est une bonne nouvelle, car on estime que 40 % des véhicules roulent avec des disques hors côte… comme il y a dix ans », remarque Pierre Ecorchon. De 2,6 pour 1, le ratio jeu de plaquettes/jeu de disques est passé à 2,3 fin 2021, proche de l’objectif. Explication : la généralisation des disques ventilés ayant des tolérances d’usure plus faible que les disques pleins (plus de remplacement).

Reste à voir comment les équipementiers vont se positionner face à la montée des MDD qui commence à leur faire de l’ombre sur la famille.

Coup de frein sur l’inflation

Si sur 2022 la hausse des prix des produits de freinage s’est affichée à deux chiffres, 2023 dessine plutôt une tendance à la stabilisation tarifaire. Explications. À l’instar de 2021, 2022 a été une année de très forte inflation pour la filière. Chez Brembo, on parle d’une hausse moyenne subie de l’ordre de 29 % sur le disque premium et de plus de 13 % sur les plaquettes, au cumul sur 2021 et 2022. Si en 2021 les industriels ont réussi à retenir les coûts avec une augmentation moyenne de leurs tarifs autours de 5 %, en 2022, sous la pression de la flambée inflationniste – et pour « juste rester à l’équilibre » –, certains ont appliqué + 10 % sur les plaquettes et même jusqu’à + 25 % sur les disques, dont la Chine truste la totalité de la fabrication. Avec des coûts du transport et des matières premières qui se détendent et malgré des tarifs énergie très élevés, 2023 s’annonce plus calme.

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Courbe croissance avec pièces

Au premier trimestre, on parle de hausses moyennes entre 2,5 % et 5,5 %. « Nous continuons clairement de surveiller nos coûts et à absorber une partie des hausses. Mais la réalité économique nous oblige à répercuter ces coûts de manière à maintenir une situation financière saine pour continuer d’investir dans nos outils de fabrication, logistiques mais aussi dans les hommes », contextualise Jean-René Ricord (TMD Friction).

Retour à la raison
Cependant, effet « cliquet » oblige, les prix vont rester haut et ne reviendront pas au niveau d’avant crise-Covid. Et les industriels préviennent que sans retomber dans la valse conjoncturelle des tarifs des deux dernières années, structurellement les augmentations « plus absorbables par le marché » vont se poursuivre. « Car intrinsèquement, compte tenu de l’augmentation de la taille [N.D.L.R. : des disques], du poids [des véhicules] et des facteurs réglementaires, les produits freinage sont structurellement inflationnistes », note Pierre Ecorchon (DRiV).

Ces positionnements tarifaires imposés compliquent la mission des équipementiers sur le marché de la rechange indépendante coincés entre deux feux… ces prix de la rechange constructeur pouvant afficher des tarifs moins élevés ! Explication : des contrats négociés avant la crise, une pression sur les constructeurs bien connue débouchant sur des tarifs attractifs. Mais aussi la montée en puissance des MDD poussées par la course au pouvoir d’achat des automobilistes et le risque réel de report vers ces produits économiquement plus accessibles. Dans ce contexte, sauf événement géopolitique et autres, non prédictibles, les industriels du freinage devraient continuer à freiner sur la hausse de leurs tarifs sur 2023.
 

Caroline Ridet
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