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Sondage exclusif Zepros - Entre optimisme et prudence pour 2023

Caroline Ridet
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SONDAGE OPTIMISTE 2023

Le petit 23 % de pros qui voient 2023 comme une année porteuse est majoritairement constitué de fournisseurs et distributeurs... De l’autre côté du spectre, les plus pessimistes restent les carrossiers, particulièrement impactés (car gros consommateurs) par les coûts de l’énergie et des factures peintures qui ont explosé.

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On l’aura compris, 2023 est synonyme de grosses incertitudes pour les réparateurs avec des patrons d’atelier mécanique qui préfèrent jouer la prudence et sont le « gros » des troupes anticipant plutôt une année 2023 stable. Pourtant, des signaux indiquent que l’activité devrait se maintenir. « Le parc est bien orienté avec son vieillissement marqué ces trois dernières années, des véhicules neufs vendus “chers” et de nombreux véhicules d’occasion très chers (+ 30 % base Argus en deux ans), donc sans doute les propriétaires vont souhaiter les garder en bon état pour valoriser leur investissement “lourd” », analyse un expert répondant au sondage Zepros.

Résultats du sondage Zepros

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SONDAGE OPTIMISTE 3 résultats
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SONDAGE OPTIMISTE optimistes
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SONDAGE OPTIMISTE Prudents
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SONDAGE OPTIMISTE inquiets

VERBATIM

"L’optimisme en entreprise, c’est être à la recherche de la stabilité. Qui dépend d’une organisation et que tous les facteurs essentiels soient réunis : une équipe fiable, des clients en confiance, des offres adaptées. Cela prend du temps et impose des contraintes afin d’y parvenir !"

"Chaque crise à son lot de nouveautés, mais nous avons toujours su nous réinventer : mobilité, électrification, hybridation du parc... Nous avons donc de quoi faire pour apporter des solutions à nos clients."

"L’activité est au rendez-vous. On maintient notre productivité et nos marges malgré le manque de personnel et les aléas des pièces manquantes."

"Le monde de l’automobile est en crise, certes, mais les véhicules restent inchangés à ce jour. Si les méthodes évoluent, notre fonctionnement aussi. Notre plus gros souci reste la hausse des tarifs pièces, peintures, gaz, électricité qui ne cesse de croître."

Des écueils en cascade

Mais si l’activité est bien là, beaucoup craignent que le repli du pouvoir d’achat – notamment dans l’alimentaire avec des prix explosifs – finisse par se ressentir dans leur carnet de rendez-vous. Et évidemment les factures d’énergie – qui peuvent être multipliées par quatre – les agacent (pour rester poli), les obligent à prendre le risque de les répercuter alors même qu’ils ont déjà dû le faire pour absorber l’inflation sur les pièces ! Au palmarès des sujets de tension s’ajoute la nécessité d’augmentation des salaires pour retenir leurs salariés, car les pénuries de candidats au recrutement restent un gros frein à la croissance pour nos professionnels de l’auto.

VERBATIM

"Manque de main-d’œuvre, niveau de compétence, manque de motivation, concurrence des "blackeurs", du e-commerce et la recherche du plus bas prix possible, hausses tarifaires... Les incertitudes sur l’avenir sont énormes. Et pour couronner le tout, les prix délirants imposés par nos enseignes sur les PR font que maintenant les pièces peuvent être moins chères chez le constructeur..."

"Nous n’avons aucune vision sur le marché, les pièces sont non disponibles et les constructeurs ne sont pas à l’écoute de leur réseau."

"L’électrification grandissante, apportant un business quasi nul en atelier, va pousser les réparateurs à entrer dans une guerre des prix. Ceci conjugué aux ZFE ne peut donner qu’une vision pessimiste de notre métier à un horizon hélas très proche."

"Le marché est très tendu et la technologie des véhicules est de plus en plus complexe et difficile à gérer pour un petit garage indépendant."

Chasse aux coûts

Une chose est sûre, tous vont faire la chasse aux coûts, regarder de plus près leurs conditions d’achat de pièces... « La situation en France est impactée par de nombreux rebondissements non identifiables qui ne nous permettent pas d’anticiper ou planifier des évolutions. Beaucoup de prudence... », résume un répondant.

2023, année compliquée donc, mais pas désespérée non plus ! Pour preuve : 55 % des répondants au sondage Zepros estiment que l’année sera, si ce n’est meilleure, au moins stable comparé à 2022 qui a été porteuse. 

Enquête réalisée en ligne en mars auprès de 213 répondants fournisseurs, distributeurs, garagistes mécanique et carrossiers.

Se réinventer et serrer les coûts

GARAGE BRUNO FOURNIER (PONTS-DE-CÉ – 49)

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ADEXPERT GarageBruno Fournier

Une gestion au cordeau et une âme de précurseur: le combo gagnant pour Anne et Bruno Fournier, patrons d’un atelier AD Expert. En octobre 2022, ils installaient des panneaux solaires. De plus, ils ont renégocié leur contrat dès 2021. « Nous avons donc échappé à la flambée du prix du kWh. » Sentant le vent venir, le couple a resserré tous les coûts et notamment changé d’assurance, «une économie
de près de 2 000 € sur l’année »
. « Pour gagner de l’argent, soit on facture plus, ce qui est compliqué dans le contexte, soit on dépense moins ! », commente Anne Fournier. En revanche, pas moyen d’échapper à la hausse du prix des pièces, de l’ordre de 15 % sur certaines familles, qu’ils répercutent sur les clients. « Mais grâce à nos économies sur les charges, nous n’avons pas eu à augmenter notre taux de main-d’œuvre. »

Autre réorganisation de taille : le passage à la semaine de quatre jours à la sortie de la crise Covid. « Nous travaillons autant (une centaine de rendez-vous par semaine) mais différemment. Nous n’avons pas perdu en productivité car nous-même et nos trois salariés arrivons avec le sourire et l’envie le lundi après trois jours de week-end. Et si nous sommes fermés le samedi, l’ouverture sur l’heure du déjeuner convient à nos clients. » Un bel outil de fidélisation des salariés, d’autant que les patrons ont également revalorisé les salaires, qu’ils ont décidé d’indexer sur les augmentations du SMIC, « même si nos salariés sont au-dessus ». Sur dix ans d’exercice, « 2022 a été la meilleure année depuis l’installation », aidée par un déménagement dans de nouveaux locaux plus adéquats et surtout mieux placés.

Quid de 2023 ? Une très belle année en perspective. « Nous travaillons les véhicules de plus de sept ans, ce qui n’a jamais été si porteur, notamment en grosses réparations. »

VERBATIM

"L'activité est au rendez-vous. On maintient notre productivité et nos marges malgré le manque de personnel et les aléas des pièces manquantes. " 

"Augmentation de la masse salariale sans augmentation du nombre de salariés et donc sans progression de la production, multiplication par quatre des tarifs gaz et électricité… Si le volume d’entrées atelier se maintient, nous passerons le cap. Mais en cas de repli, cette année sera nulle en bénéfice voire proche de zéro. "

"Arnaque à l'électrique, le coûts des pièces qui flambe  alors que les constructeurs n'arrêtent pas d'augmenter leurs profits, et l'absence de personnel formé sur le marché : la déprime. "

Maîtriser le poste achat PR

GARAGE DUFOUR (CHÂTEAU-GAILLARD – 01)

Pour Olivier Dufour, patron d’un atelier (5 personnes) parmi les premiers Auto First, le bouclier anti-crise réside principalement dans la maîtrise de son sourcing de ses pièces de rechange. Et c’est vers les solutions en ligne BtoB qu’il s’est tournées pour muscler ses marges. « J’ai toujours fait du pneu (5000 par an) que je source chez 07ZR. Depuis 2020, je m’y fournis aussi en pièces. » Mais pour bénéficier de remises « très confortables », Olivier Dufour doit accepter des délais de livraison à rallonge. « Plus le délai est long, plus les prix sont bas sur des pièces premium. »

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GARAGE DUFOUR

Et ça tombait bien car le patron avait déjà revu son organisation. Fini la course au timing, ses rendez-vous sont à un mois, « même si on dépanne tout de même nos clients fidèles ». Chez Garage Dufour, la prise de rendez-vous n’est possible que le matin, « et encore nous avons commencé à fermer la ligne téléphonique dédiée le vendredi matin et dernièrement le mardi également ». Cette organisation permet de « sélectionner les chantiers rémunérateurs et surtout intéressants », ce qui laisse du temps pour traquer la pièce la moins chère ! Résultat, un trend maintenu de 120 factures par mois – « nous avons une bonne productivité car j’ai toujours été soucieux d’investir dans les meilleurs matériels » – et une marge nette remarquable !

2021 et 2022 sont au palmarès de ses meilleures années en vingt ans d’exercice. Et l’année 2023 s’annonce tout aussi porteuse. « Nous ne constatons pas de baisse d’activité et vu que nous sommes 30 % moins chers que nos concurrents des réseaux de marques... Oui, je suis optimiste pour la suite.»

Caroline Ridet
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