Faurecia et ses 17,5 Mds€ de CA ne fait partie du deal. Peugeot va céder la totalité de ses parts détenues depuis vingt ans dans l’équipementier soit 46 % du capital et 63 % des droits de vote, même s’il n’est que son 4e client (Volkswagen est le premier). De son côté, Fiat Chrysler a déjà cédé en 2018 son équipementier Magneti Marelli au groupe japonais Calsonic Kansein, détenu par le fonds d'investissement américain KKR, pour 6,2 Mds€.
Jeu des complémentaritésLes alliances, partages de plateformes et autres rapprochements industriels entre constructeurs sont devenus la norme depuis des années. Qui plus est dans la transformation à marche forcée de toute l'industrie, en route vers l'électrification. La fusion de FCA et PSA entre donc dans cette logique d’appuis mutuels et de ressources partagées, même si le deal avait été au préalable proposé à Renault qui a décliné l’offre sous la pression de Nissan. Ils n’ont plus le choix face à la transformation de la filière et sa consolidation. Et à bien y regarder, on entrevoit les objectifs que sous - entendent ce rapprochement. Outre la belle porte d’entrée pour PSA en Amérique du Nord (FCA annonce 12 % de pénétration à 2,634 millions de véhicules vendus), leur complémentarité est évidente : l’absence de PSA au Brésil est compensée par la forte présence de Fiat en Amérique du Sud, tandis qu’il comblera la faiblesse de FCA en Europe (6,5 % de part de marché avec 1,013 million de véhicules). Leur puissance cumulée forcera enfin la porte de la Chine où les deux sont en carence… Du côté industriel, Carlos Tavares voit une « affectation plus efficiente des investissements dans les plateformes de véhicules, les chaines de traction, les technologies et une capacité d’achats plus importante inhérente à la nouvelle dimension du groupe. »
Réactions politiques et syndicales positives« Passer du rang de 8ème ou 9ème acteur, ce qui est le cas de Fiat et de Peugeot, au rang de 4ème acteur, c'est très important à un moment où il faut faire la voiture autonome et faire l'électrification des motorisations, ce qui suppose des investissements énormes qu'on doit pouvoir redistribuer sur un maximum de voitures si on veut tenir la compétition », indique pour sa part la secrétaire d’État à l’économie, Agnès Pannier-Runacher. « Une bonne nouvelle pour l’industrie européenne ! Elle permettra d’amplifier les capacités productives, de consolider nos sites de production et l’emploi dans ce secteur majeur pour nos deux économies », estime Hervé Marseille (Union Centriste - Hauts-de-Seine), Président du groupe interparlementaire d'amitié France-Italie et Président du groupe Union centriste du Sénat. Même FO, la première organisation au sein du groupe français, entrevoit une « dynamique industrielle positive. Compte tenu des mutations profondes du secteur automobile, notamment les conséquences de la transition énergétique, il est préférable pour un groupe de produire neuf millions de véhicules par an plutôt que quatre », lance ainsi Olivier Lefebvre, délégué syndical central FO PSA.*Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Abarth, Lancia et Maserati, Jeep, SRT, Dodge et Ram Trucks (PL), Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall.