Garage Milliancourt : « Pour nous, la reprise de l’activité sera immédiate »

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« Nous avons été obligés de fermer dès le 17 mars, car spécialisé en véhicules très haut de gamme, nous nous fournissons en pièces dans les réseaux de marque, or les concessions ont toutes fermé ce jour-là », explique Farida Milliancourt, qui dirige le garage éponyme avec son mari Francis et ses deux fils. Une fermeture frustrante pour cet atelier qui avait un mois et demi de travail bloqué sur l’agenda. Du coup, pas question t’attendre le 11 mai pour redémarrer le garage. « Nous allons rouvrir le 4 mai, en même temps que les concessionnaires avec lesquels nous travaillons. »

En attendant cette échéance, le gérant Francis Milliancourt, « le seul qui ne soit pas en chômage partiel », met en place le protocole opérationnel de distanciation dans l’atelier mais également à l’accueil. « Il va falloir s’habituer à ces nouvelles pratiques, car je crains que l’on soit obligé de les faire perdurer longtemps. » Enfin, sur les conseils de leur banquier « qui avait déjà notre bilan 2019 », ils ont fait une demande de prêt garanti par l’État, « par précaution. Et nous l’avons obtenu immédiatement », se réjouie Farida. Le garage installé à Tournon (73) attend donc avec impatience la reprise. « Pour nous, la reprise de l’activité d’avant sera immédiate à partir du moment où les clients pourront se déplacer. » Il faut dire que leur modèle économique et la clientèle sont hors normes.

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Dans l’atelier de Tournon, on ne croise que Ferrari, Porsche, Nissan GTR, Aston Martin, et quelques anciennes de prestige – « de plus en plus » – dont les propriétaires viennent de toute la France pour faire réparer leur « petit trésor » pour 80 € de l’heure de main-dœuvre. En 2014, la famille décide de réinventer son garage pour se spécialiser dans les véhicules de prestige. « Nous avons beaucoup investi dans l’outillage, le matériel de diagnostic notamment. C’était un pari osé, qui laissait dubitatif beaucoup de gens… mais heureusement pas notre conseiller financier qui nous a suivis. » Résultat : en cinq ans, le CA est passé de 500 000 € à 800 000 €. Le garage a gagné sa réputation sur un marché qui est « un cercle très fermé ou tout se sait très vite ». La philosophie de la famille n’a pas changé : fournir un service irréprochable en n’hésitant pas à en faire un peu plus pour fidéliser le client et surtout ne jamais le considérer comme « un tiroir-caisse ». Farida Milliancourt est donc confiante pour la relance de début mai. « Sur cette la niche du très haut de gamme, les clients savent attendre parce qu’ils nous font confiance. »

Caroline Ridet

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