Groupe Laurent : "Nous avons décidé de céder l'ensemble de nos activités"

Caroline Ridet
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Vincent Laurent a six mois pour sauver l'entité portant les magasins de distribution PR ! En effet, il y a deux jours, mardi 1er octobre, le tribunal de commerce de Saint-Etienne a prononcé le redressement judiciaire de Laurent Père&Fils – qui annonçait en 2018 un chiffre d'affaires de 40,5 M€ – assorti d'une période d'observation qui court jusqu'au 31 mars 2020. "Sur cette période, nous allons tout faire pour redresser la société. En 2017, nous avions engagé un plan de transformation. Tout a été fait, acté, financé. Nous allons continuer à porter l'entreprise... pour la céder", explique Vincent Laurent à Zepros. "Les redressements judiciaires est un outil de gestion pour protéger les salariés, donc pas de catastrophes annoncées à venir", complète t-il. Ce dernier épisode signe la décision des actionnaires du groupe – la famille Laurent – de vendre l'ensemble des entités du groupe (55 sites, 119 M€ en 2018, le classant numéro 2 des indépendants dans le Top 100 Zepros). La cession d'Exadis au duo Renault-Mobivia – qui sera finalisée fin octobre –, et la décision d'en faire autant avec son entité portant les magasins du groupe une fois redressée, signe donc la fin du groupe. Vincent Laurent annonce que sa filiale dédiée au PL, Cap VI (20 M€ de CA) entre également dans un processus de cession "bien avancé et pour lequel nous devrions prochainement être en mesure d'en dire plus". Sont donc également mis sur le marché Colaur (spécialisé en distribution peinture), Lub&Fluide, First Equipement et RGS Formations. "Quel est le sens de continuer quand les entités majeures du groupe sont cédées ? Il s'agit maintenant de protéger les entreprises. Notre devoir d'actionnaire est de sauver les emplois des salariés (448)." Vendre donc quand tout est encore possible, avec des salariés qui ont dû "encaisser" le choc, mais sont prêts à se battre pour sauver leur emploi. S'il se dit "sincèrement désolé pour les effets de bords que cela va engendrer pour nos partenaires. Ce n'est pas une chose que l'on choisit, mais que l'on subit", le patron estime que son groupe était devenu "trop petit dans ce paysage". Le marché qui se tend " avec toujours plus de sur-services et des marges resserrées", sur lequel est venu s'ajouter le phénomène "gilets jaunes" "qui a mis tout le monde en difficulté". Le groupe emblématique, longtemps numéro un du marché, n'a plus les moyens de lutter "quand on finance tout nous-même". Céder pour sauver, le dernier acte de Vincent Laurent qui a tout tenté pour faire prendre au groupe le virage du marché. Son ultime plan d'action sera donc de bien vendre, "avec comme ambition première de sauver les emplois de nos 448 salariés. Les projets de cessions en cours sont de formidables opportunités pour nos équipes et les entreprises concernées". Que son objectif soit rempli, c'est tout ce que lui souhaite l'écosystème.
Caroline Ridet
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