La logistique au cœur de la bataille

Muriel Blancheton
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« La logistique est le maître mot de notre efficacité. Je suis contente qu’on ait monté notre plateforme il y a huit ans. Cela a représenté un tournant dans notre organisation. » Laurie De La Motte Collas (Odis) résume bien la vague actuelle. Deux tendances se détachent : ceux – groupements et indépendants – qui veulent être les acteurs du « just in time » et ceux qui s’appuient sur les dispositifs en place pour mener leur croissance en assurant la livraison en H+4 voire H+2. Il y a cinq ans, la logistique n’était pas un sujet. On décryptait alors les vertus de la supply chain sans bien en saisir la révolution que cela allait enclencher. La « plateformisation » des groupements commençait à se voir. Et tout s’est accéléré.Effet de mode ? Non, vrai besoin des ateliers d’être livrés de plus en plus vite pour répondre à l’impatience des clients automobilistes. Mais aussi dernier round de l’abandon de ce poste par les fournisseurs en quête d’optimisation financière et démonstration de la maturité de la distribution. Cinq ans plus tard, l’ensemble des groupements ont déployé leur maillage régional, avec en premier de cordée PHE-Autodistribution qui s’est offert des outils high-tech, ou AAG qui quadrille par spécialité. L’Agra et Alternative Autoparts ont sorti le carnet de chèque pour rattraper leur retard. Peu ou prou, le schéma logistique des groupements est tracé.Les indépendants ne sont pas en reste. Laurent qui a étendu l’influence Exadis, Barrault qui, après avoir musclé sa plateforme nationale, ouvre des dépôts en mode point d’étape pour sa stratégie nationale, ou encore Flauraud qui a passé sa plateforme de Clermont-Ferrand en mode industriel. « Quand on prend en compte les attentes des clients, la dispo et le délai sont des éléments clés pour leur satisfaction. C’est pourquoi nous avons investi dans la modernisation de notre outil logistique », explique Erwann Chatelais (Flauraud). Et bien sûr les Durand (Groupauto) à Lyon, Hubert (Autodistribution) dans l’Est, Odis (Précisium) en Bretagne, APA Carmoine (Autodistribution) qui duplique sa logistique pour quadriller l’Ouest, Ferron qui fait partie des historiques « plateformers » de l’Ouest…. « La création en août 2018 de la plateforme de stockage Eurogam a changé la négociation avec les équipementiers, nous a permis d’être plus indépendants », raconte Frédéric Le Goff (Capail). Ainsi, dans la bataille à la dispo qui les opposent aux constructeurs, les acteurs de la rechange indépendante sont parés. Sauf que ces belles et grosses machines de la livraison à forte immobilisation en stock doivent tourner vite pour rester (ou devenir) rentables. Et c’est là que, selon certains, démarrent la guerre des prix, et surtout des remises ! On n’a rien sans rien.Caroline Ridet
Muriel Blancheton
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