Le réparateur doit absolument muter

Muriel Blancheton
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Au cœur des préoccupations actuelles de la filière, la mutation programmée du réparateur en électromécanicien. Problème : le manque d’appétence de ce dernier pour le sujet de la maintenance électronique. Or, « Il y a 80 boîtiers électroniques dans un véhicule dernière génération et neuf réseaux en fibre optique pour gérer la transmission des données internes et externes. Le moindre Adas influe sur le diagnostic (remise à zéro, reprogrammation, recalibrage, télécodage). L’électronique est partout. Le réparateur doit se former aux reprogrammations et aux téléchargements car dans cinq ans, ce sera son quotidien », répète Jacques de Leissègues, le président de DAF Conseil*. Argument confirmé par Daniel Roy (IMA Technologie). « Le réparateur se tourne encore vers la concession alors qu’il peut faire une reprogrammation lui-même. Pour cela, il n’y a pas de mystère, il doit se former, à distance ou en présentiel, sachant que le mieux lorsque l’on est technicien, c’est de mettre les mains dedans ! » Mais la France est en retard par rapport à ses homologues européens : peu de prise de conscience et de connaissances du pro, manque de disponibilité pour la formation, manque d’informations, peu d’équipements ad hoc… « À nous de nous emparer de ce sujet ! La formation, l’accès à l’information et à la bonne pièce sont les trois leviers qui feront en sorte que les ateliers indépendants n’observent pas sans réagir la chute de leur activité », estime François Niort, patron du groupe éponyme (réseau Autodistribution). Le tout dans un contexte où non seulement les coûts de la formation ont enflé mais l’accès aux informations s’est complexifié. « Même obtenir un Adas est compliqué », indique François Niort. Car face au réparateur indépendant, se trouve un mur de complexité stratégiquement rédhibitoire. Les marques imposent des process différents pour délivrer les données requises : une demande d’inscription validée par Renault pour obtenir une clé de décodage, des codes de sécurité chez Ford après acceptation de son identité… mais des délais de réponses trop longs pour l’atelier d’autant qu’il doit télécharger des infos qui peuvent prendre des heures… Pour contourner ces écueils, Autodistribution réfléchit à une plateforme centralisant les données pour le réparateur qui pourrait accéder à une aide à distance. Une phase de test est en cours… À suivre.*CDA 19 mars 2019Muriel Blancheton
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