Les plateformes indépendantes sur le pied de guerre

Caroline Ridet
Certains sont restés sur le terrain… en mode dégradé. Et c’est tant mieux. Car si le business n’était pas obligatoirement au rendez-vous avec une activité qui caracolait entre - 50 et – 70 % sur les premières semaines de confinement, les choses commencent à reprendre doucement depuis l’annonce présidentielle d’une sortie de confinement le 11 mai.
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« C’est bien d’être ouvert, mais il faut aussi que les clients réparateurs de nos clients distributeurs commencent à revoir du monde dans les ateliers. Sur la période de confinement, nous avons eu la satisfaction de nous sentir utile en étant capable de servir certaines enseignes clientes (Speedy, Midas…) traitant des interventions d’urgence », raconte Serge Falco, dirigeant d’AFP (Automotive Factory Parts-Gennevilliers). « Nous avons mis 70 % de notre équipe en chômage partiel. Nous sommes restés à dix dans l’entrepôt et du coup tout le monde est très occupé », décrit aussi Pascale Lefeuvre, patronne de Dasir (Apprau Décines).

Se préparer au « go » du 11 mai.

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S’ils ne croient pas au basculement immédiat du marché vers une reprise en fanfare, ils pensent déjà au « comment » pour remettre l’ensemble de leurs équipes au travail. Ce qui était faisable avec des équipes restreintes va s’avérer plus sportif quand tout le staff sera de retour. Le défi : assurer les gestes barrières et les mesures de distanciation. « Il va falloir changer nos habitudes sociales. Par exemple, il n’est plus question d’aider un client à porter sa commande dans son véhicule… », explique Serge Falco. Il se bat également actuellement pour gonfler ses stocks en masques et autres EPI, très recherchés pas sa clientèle. « Nous réadaptons notre offre pour coller aux besoins immédiats en masques et produits barrières de nos clients. Sur les masques, la pression se desserre un peu. J’ai enfin des délais de livraison à moins de dix jours, quand c’était deux mois au début du confinement ! Reste que je vais revendre ces produits à marge limitée. On n’est pas là pour profiter de la pénurie », insiste le patron d’AFP.

Comment absorber la dégringolade du CA ?

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« Je n’ai pas encore activé la demande PGE (prêt garanti par l’État) pour Dasir car sur mars et avril, notre trésorerie a bien tenu et nous n’avons pas souffert d’impayés, juste de report de factures. Mais si nos clients ont bien répondu à l’appel de maintenir la chaîne des paiements, je m’attends à plus de difficultés sur mai et juin. J’attends donc de voir comment le mois de mai va se passer pour faire la demande à nos banquiers qui nous suivent et calculer au plus juste ce dont on aura besoin pour tenir », explique Pascale Lefeuvre.

Autre stratégie chez AFP qui a mis en place de façon préventive « tout ce qui permettait de passer le cap. Le PGE a été accepté et les premiers fonds commencent à arriver. Je suis satisfait car j’avais construit des scénarios financiers jusqu’en juillet. Et pour l’instant, je suis dedans en termes de CA. » Et côté impayés, « cela a commencé le 15 mars ! Mais c’était des petites sommes, et puis on voit les choses s’aggraver et notamment chez de très grosses structures qui semblent profiter de la période pour tirer les délais », raconte Serge Falco.

Et la reprise ?

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Réponse unanime : faute de boule de cristal, pas facile de prévoir. « Il va falloir s’adapter et s’habituer à cela pendant un moment. »

« On vit au jour le jour. La reprise dépend de beaucoup de facteurs qui peuvent faire pencher la balance vers le positif ou non. Nous ne les maîtrisons pas. Un élément pourra être décisif : la possibilité ou non de laisser les Français partir en vacances », estime Pascale Lefeuvre.

« D’autant que l’on parie sur le fait qu’ils ne prendront pas l’avion et donc qu’ils partiront soit en train, soit surtout en voiture. Les ateliers devront donc préparer des voitures laissées en sommeil. Et alors il faudra pouvoir répondre à l’afflux », complète Serge Falco… Mais le risque de rebond de la pandémie reste une épée de Damoclès sur toutes les têtes. Une chose est sûre, « il va falloir s’habituer à vivre avec les gestes barrières pendant un moment ».

Caroline Ridet

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