« LKQ veut aller vite en France »

Caroline Ridet
Investissements pour pousser la croissance organique, mais aussi super vigilance sur les opportunités d'achats d'entreprises sur le marché français : Patrick Gauvent décrit à Zepros sa feuille de route.
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Vous venez d’intégrer les rangs de LKQ Van Heck Interpièces France en tant que directeur du développement. Quelle est votre mission ?

Patrick Gauvent : Depuis 2008, beaucoup de chemin a déjà été parcouru par les équipes de Peter Vanosmael. VHI France, c’est quasiment 100 M€ de CA annuel, 150 personnes, des équipes marketing, logistique, sept vendeurs et quatre télévendeurs, trois dépôts régionaux, un réseau de 70 partenaires distributeurs (115 points de vente) et les 80 garages AutoFirst. Reste que la position de LKQ en France n’est pas à la hauteur de ce qu’elle a sur les autres pays d’Europe. La structure performe – avec une progression à deux chiffres depuis trois ans – mais uniquement sur une grande partie est de la France [N.D.L.R. : là où VHI a des dépôts régionaux : Lille, Nancy et Lyon] car, nous ne sommes pas présents sur l’Ouest. Notre priorité stratégique est donc d’y étendre notre empreinte pour avoir la logistique de proximité capable de servir en H+4 ! Chez un distributeur, cela représente 35 % de son CA. Ne pas être présent en local, c’est passer à côté de ce chiffre.

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Cela veut-il dire installer des entrepôts pivots, conquérir de nouveaux distributeurs partenaires ?

P. G. : Nous voulons courir sur deux jambes. Nous allons évidemment poursuivre la croissance organique qui passe par la création de dépôts régionaux. Si nous voulons être à la hauteur de nos compétiteurs et performer, nous devons être présents sur Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes et Paris. Nous allons encore renforcer l’entrepôt de Chassieu (69) avec l’ambition de doubler la valeur de stockage – aujourd’hui plus de 6 M€ – sachant que nous sommes adossés à nos entités européennes qui peuvent nous livrer toutes les nuits. Après, les priorités dépendront des opportunités. Toutes les options sont ouvertes : des créations ex nihilo – nous savons ouvrir un dépôt en deux mois – ou passer en mode acquisition.

L’acquisition est le modèle appliqué partout en Europe…

P. G. : Oui, et d’ailleurs en extrapolant sur ce que LKQ fait ailleurs, en France nous devrions être à 600-800 M€ de business. Pour aller vite, et c’est la volonté claire du groupe, il faut aussi acquérir des entreprises. Tous les modèles peuvent être déployés. Comme en Suède avec une participation partielle dans Mekonomen Group ou une acquisition à 100 %. Nous avons déjà des pistes et sommes très attentifs aux opportunités qui peuvent se présenter sur le marché. Notre message est clair : LKQ n’est pas un actionnaire violent et sait acquérir des entreprises en conservant leur spécificité, leur autonomie et leur culture pro.

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Et quid du développement de votre réseau Business Partners ?

P. G. : Bien entendu, nous continuons à déployer notre réseau de distributeurs indépendants. Il y a encore beaucoup de potentiel car la France est très dynamique sur la création de nouveaux sites de distribution, ce que l’on ne voit nulle part ailleurs en Europe. Nous sommes capables d’accompagner à 100 % ces nouveaux entrepreneurs. Parallèlement, des mouvements dans certains groupements permettent d’envisager des opportunités pour attirer des distributeurs qui ne se sentent plus en phase avec l’évolution de leur organisation. Nous allons surfer sur ces mouvements. Nous mettons à disposition de nos partenaires distributeurs toutes les solutions d’un groupement : une logistique super-performante, des MDD, un service marketing, un réseau de garages… Et le tout sans cotisation, juste un deal sur les volumes d’achat ! LKQ VHI France est un groupement à taille humaine très souple qui sait faire du sur-mesure en commerce et en logistique. Notre force est de bénéficier de la puissance d’achat d’un groupe européen et même mondial, qui nous permet de croiser les stocks de tous nos entrepôts européens. Notre combat est que nos partenaires aient la pièce au bon moment.

Est-ce que LKQ aura la patience d’attendre encore ?

P. G. : Notre progression organique à deux chiffres valide le modèle français pour notre maison-mère qui est très pragmatique. Si le groupe n’y croyait pas, il ne nous laisserait que l’option de l’acquisition. Or, il nous laisse avancer sur nos deux jambes, une progression organique cumulée avec une croissance externe. Et dernier signe que LKQ investit en France : d’ici la fin du mois, nos entrepôts, nos flottes de livraison et la signalétique VHI vont s’enrichir du logo LKQ.

Caroline Ridet

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