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Nobilas « dérange »… et s’en félicite
Publié le 14/11/2013
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Laurence Vivet-Ract, présidente France d’Innovation Group, la maison-mère de Nobilas
Cible des critiques de nombreux carrossiers et récemment pointée du doigt par leurs organisations professionnelles, Nobilas s’est enfin exprimée. Pour soutenir la qualité du travail de ses équipes et, surtout, justifier les exigences de ses contrats premium, dénoncés notamment par la FFC...
Peu habitué au "spotlight" de l’actualité et de la célébrité, Innovation Group a eu la bonne et courageuse idée de s’exprimer –enfin !– publiquement et autrement qu'en nous envoyant une mise en demeure (voir "La société Nobilas nous menace… et elle a tort !").C’est ainsi qu’a réagi Laurence Vivet-Ract, présidente France d’Innovation Group, dans le cadre d’une conférence de presse donnée dans les locaux mêmes de sa filiale, Nobilas : «Lorsque l’on met en cause toute une société en des termes parfois plus que limite, je ne peux plus rester silencieuse et laisser bafouer le travail d’employés compétents et qualifiés : je veux protéger les équipes de ce qui se lit et se dit actuellement.» Dans la presse donc, mais aussi ailleurs, notamment du côté d’organisations professionnelles comme la FFC Réparateurs. «Parce qu’il y a des hommes et des femmes qui font leur travail consciencieusement» au sein de la plate-forme de gestion de sinistres, et qu’il s’agit de «les défendre» et défendre le modèle Nobilas.Mais il y a aussi des hommes et des femmes dans les carrosseries de l’Hexagone et c’est bel et bien un secteur tout entier, en proie au recul de la sinistralité et des entrées-atelier, qui souffre des conditions d’agrément de plus en plus drastiques imposées par les apporteurs d’affaires, plateformes de gestion et assurances comprises. A commencer par celles de Nobilas...Contrats premium privilégiésCes conditions, Nobilas les assume totalement, de la remise en pied de facture pouvant atteindre les 13,5% à l’approvisionnement auprès de sa centrale de référencement en passant par le dédommagement fixe du véhicule de remplacement (30 euros) et du service à domicile (10 euros). «Nous ne pouvons pas être tenus responsables de l’évolution du marché, souligne François Pekly, directeur développement projets et marketing d’Innovation Group ; Mais libre à chaque réparateur de signer le contrat qu’il souhaite parmi les quatre formules que nous proposons.»Certes, si la formule de découverte, appelée Courtage, ne contraint qu’à une adhésion d’un an renouvelable, n’oblige à rien en termes d’approvisionnement et n’impose "que" le service à domicile comme service obligatoire, elle est loin d’être la plus proposée par Nobilas à son réseau. Logique : les réparateurs étant libres de se fournir où ils veulent, la relation "donnant-donnant" s’avère bien limitée.Au contraire, au moment de resigner les contrats, ce sont naturellement les formules Privilège (5 ans d’engagement et un minimum de 15% du CA réalisé sur les réparations Nobilas consommé en approvisionnement auprès de la centrale de référencement) et Partinium (5 ans d’engagement et approvisionnement exclusif auprès de la centrale de référencement) qui se retrouvent sur la plupart des tables de négociation. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que les réseaux soient réticents à voir leurs adhérents être agréés Nobilas et qu’ils soient déjà plusieurs à les décourager de le faire. Pas question de voir leurs accords avec les fournisseurs restreints par le cadre Nobilas, même si, selon une future version des contrats, «le réparateur pourra acheter ailleurs s’il trouve moins cher, factures à l’appui, sans s’exposer à des pénalités».«80% des réparateurs Nobilas rentables»Après avoir reconduit le contrat de 78% de ses réparateurs à la fin de l’année dernière, Nobilas a stabilisé son réseau à 650 membres, dont 65% sous contrat premium (Privilège ou Partinium). Et la société, qui fait de la "rentabilité" son maître-mot, assure que «80% de ses adhérents sont rentables» et que 30% des réparateurs sous contrat affichent un minimum de 6% de rentabilité ! «Certains réparateurs font 100% de leurs volumes chez Nobilas et ouvrent des structures dédiées, assure Laurence Vivet-Ract ; et nous avons des adhérents qui nous suivent depuis 2003.» Est-ce à dire que les réparateurs mécontents du système Nobilas sont concentrés dans les 20% non rentables ?Au-delà de ces champions, combien d’adhérents rament ? Ceux qui n’étaient pas à la hauteur des exigences de Nobilas ont été laissés de côté avant d’avoir pu voir 2013. Avant, peut-être, une nouvelle purge en fin d’année, mouvement qui devient naturel chez la plupart des donneurs d’ordres. «Nous procédons à une sélection des réparateurs basée sur des audits réguliers, une analyse des résultats, car nous sommes dans une logique de performance et non de fidélisation», affirme François Pekly. «Nous cherchons à créer le meilleur réseau possible selon des notions de maîtrise des coûts, de performances, de respect des délais, ajoute-t-il. Cela se saurait si tous les garages des réseaux constructeurs ou indépendants étaient au niveau de nos exigences.»«Maximiser sa main d’œuvre»«On dérange», poursuit-il d’ailleurs, affirmant que le marché évolue et que les réparateurs devront s’adapter s’ils veulent s’en sortir. Quitte à empiéter sur d’autres zones de chalandise grâce au sacro-saint service à domicile prêché par Nobilas, et soutenu par AXA, actionnaire minoritaire de la société. Ou encore à «optimiser» leur main d’œuvre, pourtant déjà réduite. «Si l’on apporte du volume, le réparateur doit se demander comment maximiser sa main d’œuvre pour gagner du chiffre d’affaires, soutient Laurence Vivet-Ract. Restent les pièces : s’ils ne valorisent pas leurs compétences de réparateur, ils vont se retrouver dépossédés de cette activité et voir arriver des clients avec leurs pièces de rechange dans le coffre.»Un discours qui rejoint très clairement celui d’AXA, dont le directeur des achats assurantiels et des prestataires extérieurs, Philippe Cousin, nous a fait part lors d’une interview (voir "AXA/Nobilas : AXA répond à nos questions !"). «Etre réparateur, ce n’est pas seulement remplacer les pièces», soutient ainsi François Pekly. Voilà qui ne manquera pas de faire réagir, que ce soit sur notre site ou ailleurs. Quoi qu’il en soit, la vision similaire du marché qu’ont AXA et Nobilas pourrait expliquer à elle seule leur rapprochement. Un rapprochement qui se concrétisera dans les mois à venir, puisque les réunions d’information AXA/Nobilas se déroulent en ce moment même, dans toutes les régions de France.Promis, nous ne manquerons pas de vous en parler. Nobilas ne manquera sûrement pas non plus de nous en parler : il semble bien que nous devions nous revoir prochainement sur le terrain judiciaire promis par la plateforme de sinistres…Voir aussi sur le sujet: "Interview: Axa répond à nos questions"
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