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EXCLUSIF – FFC-Réparateurs réprimande sévèrement les méthodes de BCA Expertise !

Jean-Marc Pierret
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En février dernier, nous vous révélions un document "anti-libre choix" de la Matmut/AMF qui enjoignait les experts de "son" réseau à comparer les carrossiers selon le "coût global" de leur devis en fonction du secteur géographique sur lequel ils se trouvent. BCA Expertise semble s’être approprié l’idée de manière zélée, comme le révèle un courrier bien senti que lui adresse la FFC Réparateurs, en réponse à plusieurs remontées terrain de la part de ses adhérents du Roussillon…
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lecteur 110Quand il s’agit de s’attirer les bonnes grâces des compagnies d’assurance ou, du moins, de répercuter les “bonnes pratiques” édictées par leurs soins, BCA Expertise figure souvent au premier rang. Ce qui semble encore être le cas, si l’on en croit un courrier que vient d’adresser la FFC Réparateurs au responsable d’une agence BCA de Perpignan, ainsi qu’à la direction générale de BCA Expertise. Si le courrier signé par Patrick Nardou, président national de la FFC Réparateurs, met d’entrée sur la table «les différends» entre plusieurs réparateurs du Roussillon et l’agence BCA de Perpignan, ce n’est pas qu’à cette “petite” agence que la fédération s’attaque, mais au BCA Expertise tout entier, les agences étant filiales de BCA Expertise.

Car l’agence en question s’est rendue coupable, selon la FFC, de pratiques semblables à celles que la Matmut/AMF formalisait pas plus tard qu’au début de cette année 2014 : la mise en concurrence des réparateurs locaux selon le “coût global” des réparations par la comparaison «régionale» de leurs tarifs. Et ceci sans jamais préciser la méthode de comparaison retenue, ni même définir exactement le périmètre géographique de comparaison. Dans son courrier, Patrick Nardou reprend d’ailleurs exactement les termes d’une lettre envoyée par l’agence BCA de Perpignan à l’un (voire plusieurs) des carrossiers de son secteur.
Entorse à l’accord BCA Expertise-réparateurs
«Pour évaluer les prix de la réparation, nous retenons un montant compétitif parmi ceux qui seraient facturés par différents professionnels de notre région…», écrit ainsi Rodolphe Liffaure, directeur de l’agence en question, aux carrossiers jugés trop chers par la société d’expertise, dont l’actionnariat est composé à 100% par des compagnies d’assurance. Un «montant compétitif» que renie en bloc la FFC puisque, selon le courrier de Patrick Nardou, «les éléments de cette “appréciation statistique” ne sont pas portés à la connaissance des réparateurs et ne leur sont donc pas opposables». Ce à quoi le président de la fédération ajoute que «vous vous octroyez un pouvoir et un droit que vous n’avez pas et pour lequel vous n’avez reçu de délégation de personne : en flagrant mépris de la liberté des prix reconnue à toutes les entreprises».D’autant que, ce faisant, le directeur d’agence contreviendrait purement et simplement aux engagements pris par BCA Expertise en vertu de l’Accord de Relations Professionnelles avec les différentes organisations professionnelles de réparateurs, signé plus tôt cette année. Ce que rappelle, là encore, Patrick Nardou : «l’Accord […] stipule dans l’ENGAGEMENT N°5 que “par conséquent, sauf accord particulier et conformément à la réglementation en vigueur, l’expert applique les conditions de facturation affichées par le réparateur”». Ce qui est loin d’être le cas, comme nous l’explique Stéphane Chalmel, vice-président national de la FFC Réparateurs et président de la FFC Réparateurs des Pyrénées-Orientales, qui a lui-même subi de plein fouet les pratiques de l’agence BCA de Perpignan.«Cette agence a envoyé à l’un de mes clients une lettre qui mentionnait que “nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur le coût de réparation de votre véhicule” alors que j’ai bel et bien eu mes heures de main d’œuvre signées dans le rapport de son expert salarié», déplore-t-il. Dans ce même courrier, l’agence évoque également la notion de travail de qualité équivalente disponible à meilleur prix auprès d’autres professionnels. «J’aimerais seulement qu’elle me donne la définition d’un travail de qualité, car j’ai tout le matériel nécessaire dans ma carrosserie pour une réparation dans les règles de l’art et j’ai beaucoup investi pour cela», s'agace Stéphane Chalmel, qui évolue libre de tout agrément des assureurs depuis maintenant trois ans.
Périmètre aux contours flous…
«Sur ce dossier, on me reproche une différence de 955 euros par rapport à des concurrents locaux alors qu’il s’agit essentiellement de main d’œuvre, s’exclame-t-il. Il paraît évident que le BCA entend donc maîtriser notre taux de main d’œuvre. Le problème, c’est que d’autres agences, libérales, s’y mettent aussi», souligne Stéphane Chalmel, scandalisé. Et le carrossier doute d’ailleurs fortement de la réalité du périmètre retenu pour la comparaison des tarifs. «On trouve par exemple des géométries à 45 euros chez des indépendants et à 200 euros chez les concessionnaires ; or je ne pense pas que les concessionnaires soient inclus dans l’étude tarifaire de cette agence, sinon comment considérer que 40 euros puissent représenter un juste milieu compétitif  ?»Un point que relève, plus généralement, Patrick Nardou lui-même dans son courrier. «Bien évidemment, les excès tarifaires de quelques uns sont condamnables –encore faut il en apporter une preuve claire et tangible– et ne doivent pas vous servir de prétexte à gérer financièrement aux lieu et place des professionnels de la réparation eux-mêmes […] Cette immixtion est condamnable et si cela devait se poursuivre, nous appuierons bien volontiers toute action judiciaire engagée par les professionnels à votre encontre.»Dans les Pyrénées Orientales, en tout cas, selon Stéphane Chalmel, au moins un professionnel aurait déjà saisi la DIRECCTE (DGCCRF) du département…
Jean-Marc Pierret
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