LKQ achète Mekonomen et passe les 3 Mds d’euros!

Jean-Marc Pierret
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LKQ vient de prendre le contrôle du principal distributeur Scandinave Mekonomen et de ses 615 millions d'euros de CA. Avec cette nouvelle acquisition, le distributeur américain va dépasser les 3 milliards d'euros réalisés sur le marché européen de l'après-vente. Et ce n'est sûrement pas fini...

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A lui seul, LKQ affiche dorénavant un CA quasiment digne d'un groupement international. Après une série d'achats (le Britannique ECP, Stator/Van Hecke au Benelux, l'Italien Rhiag aux fortes positions est-européennes), il revendiquait déjà 2,174 milliards d'euros intégrés début janvier 2016. Il grimpait à 2,48 milliards début novembre. Il voit maintenant son périmètre dépasser les 3 milliards d'euros avec la reprise de 26,5% de Mekonomen, le Suédois leader incontestable de la distribution indépendante scandinave (Suède, Norvège, avec un pied en Finlande, Danemark et Islande). Mais la reprise de 100% de l’entreprise serait semble-t-il déjà envisagée...En attendant et encore une fois, LKQ peut se targuer d'avoir réalisé une belle affaire. Le reste du capital de Mekonomen étant public, LKQ prend déjà le contrôle opérationnel des 615 millions de CA d'un distributeur fort de 350 magasins et 2 100 ateliers arborant les enseignes de réparation du groupe (Meca+ et BilXtra). Son activité de distributeur va des MDD de consommables, pièces et équipements de garage jusqu'au site de devis et rendez-vous en ligne, en passant par des enseignes classiques de distribution et de réparation. Pour toutes ces raisons, l'entreprise basée à Stockholm (Suède) est considérée par beaucoup d'observateurs comme l'une des perles européennes en termes d'organisation et de logistique. Une perle d'ailleurs rentable, ce qui ne gâche rien : Mekonomen affichait en 2015 un  profit de presque 50 millions d'euros.
LKQ se veut toujours plus pan-européen
Robert L. Wagnam, P-dg de LKQ CorporationRobert L. Wagnam, P-dg de LKQ Corporation.Encore une fois, le groupe LKQ Corporation confirme sa forte culture historique de la croissance externe. Dans son document financier publié fin novembre, il rappelle son spectaculaire parcours : en 2003, en tant que simple “casseur”, il réalisait à peine plus de 300 millions d'euros de CA aux seuls États-Unis ; il ambitionne cette année les 8 milliards d'euros d'une activité diversifiée dans le monde entier. Dont 31% réalisés en Europe. Et c'était avant les 615 millions de Mekonomen...LKQ se renforce donc toujours plus en Europe. Le géant américain y devient même nettement leader, distançant les Autodis/Autodistribution, Stahlgrube et autres Alliance Automotive Group. «Notre investissement dans Mekonomen Group nous permet une participation chez un leader au business model diversifié. Cette transaction est une étape logique dans notre objectif de devenir un distributeur pan-européen», a souligné Robert L. Wagman, P-dg de LKQ Corporation dans le communiqué publié par Axel Johnson AB, le vendeur des 26,5% du capital de Mekonomen.
Le gisement européen n'est pas tari...
Et visiblement, LKQ n'a donc pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin, lui qui lève aussi les moyens de financer ses acquisitions par le rythme soutenu de ces dernières. A ce titre, il considère d'ailleurs notre continent comme un prolifique terrain de chasse. Il y fait toujours le même gourmand constat : les opportunités de croissance externe restent nombreuses parmi les «très fragmentés champions nationaux» de la distribution indépendante européenne.Ce gisement, LKQ le liste en outre à une confortable vingtaine d'entreprises parmi les principaux acteurs européens. Et si l'on en croit une récente étude de Wolk, c'est un minimum. Selon ces analystes, il existerait même un potentiel supplémentaire de 5 milliards d'euros à conquérir via une petite cinquantaine distributeurs dépassant chacun les 100 millions d’euros de CA. Sans compter bien sûr le vivier total des 48 000 entreprises environ que recèle l'Europe de la distribution de pièces...Le potentiel de croissance est donc grand sur le marché après-vente total de notre vieux Continent. LKQ l'estime à 198 milliards d'euros (prix public) et le détaille même précisément : 130 milliards en pièces concurrencées (120 posées en ateliers et 10 en DIY), 22 milliards en pièces de carrosserie et 46 milliards en main d’œuvre. Pas loin donc du potentiel américain de 212 milliards de dollars (200 milliards d'euros) qu'il recense sur son marché d'origine...Parallèlement, LKQ Europe vient aussi de réorganiser ses achats européens qu'il centralise dorénavant dans sa filiale italienne Rhiag. L'activité vient d'être confiée à Ferdinando Imhof qui pilotait jusqu'alors le marketing du groupe italien. Ce faisant, LKQ ne confirme pas seulement sa volonté d'optimiser l'effet groupe que permet l'intégration croissante de distributeurs dont on peut rationaliser les achats. Il entretient aussi, à n'en pas douter, l'urgence de la course à la concentration qui traverse fébrilement toute la distribution européenne...
Jean-Marc Pierret
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