Partakus, ex PartsAdvisor, veut lever une armée

Publié le 30/04/2020

Muriel Blancheton

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Après trois années de tests en Italie, la place de marché démarre en France et en Espagne. Objectif : connecter le réparateur avec la distribution locale, compter sur le territoire 100 grossistes fin 2020 et 4000 garagistes en 2022.

« Nous étions connus sous le nom de code PartsAdvisor. Nous repartons au combat sous l’appellation Partakus », lancent Julien Dubois et Jean-Michel Guarnieri. Une évolution significative pour les fondateurs de la place de marché - toujours sous actionnariat Renault - et qui va au-delà de la référence au gladiateur Spartakus (ce dernier a levé une armée d’artisans et d’indépendants contre l’Empire Romain). Car aujourd’hui, le combat se joue dans l’arène digitale. Face à la distribution PR, des acteurs comme Amazon ou Alibaba, aux gammes très larges et des prix très bas. « Ils font de la désintermédiation en contournant le distributeur pour toucher l’équipementier et ensuite le réparateur. Leur puissance les autorise à diminuer les marges pour faire du volume. Un modèle délétère pour le marché et mortifère pour les emplois. » Partakus veut donc se positionner au cœur de la relation distributeur/ réparateur avec une plateforme multimarque proposant les produits d’une centaine de grossistes d’ici 2020 : pièce d’origine (deals noués avec les concessions Volkswagen, Ford et Nissan pour l’instant), pièce d’équipementiers, de la PRE avec Opisto et Indra, du pneumatique, de l’outillage et de la pièce remanufacturée, pièces pour véhicules de collection, accessoires, GPS… Pas de chapelle mais de la neutralité. Objectif : couvrir 100% des besoins du garagiste, « mais sans avoir 100% des grossistes ! Il faut 1,5 millions de référence pour couvrir un parc auto. Seuls les grossistes de proximité peuvent apporter la pièce dans les délais, le service en plus. Nous mettons en relation des acteurs situés dans une zone de chalandise proche pour une commande et une livraison en H+4, hors pneumatiques car les besoins en termes de délais sont différents (48 heures). Nous aurons les meilleurs d’entre eux ! »

Partakus compte déjà Ferron, le réseau Apprau, ID Rechange, Exadis ou Copadex pour le pneu. « Nous compterons également FARAL Automotive pour la rénovation moteur. Attention, nous n’organiserons pas une concurrence malsaine entre ces partenaires avec une guerre des prix. De même, nous créons une communauté de réparateurs, pas un réseau ! », précise Julien Dubois. Le modèle financier est simple : gratuit pour le réparateur, payant pour le distributeur avec une commission variable. « Notre rémunération prélevée sur le distributeur – 5% du prix net vendu au garage - est liée à la valeur du panier. Nous n’avons donc aucun intérêt à jouer la guerre des prix », martèle le co-fondateur qui espère compter 4000 clients réparateurs en 2020 et 12 000 en 2022 (45 000 en France, Espagne, Italie).

Ces ambitions sous-entendent un volume conséquent de transactions. La plateforme espère voir transiter chez elle un volant d’affaires de 500 M€. Pour l’heure, il n’y a pas d’accord avec les grosses centrales (AAG, PHE). Il n’y a pas non plus de tarifs spécifiques Web. « Le distributeur expose ses produits avec ses conditions commerciales. Nous sommes un complément à sa force de vente, pas un substitut », indiquent Julien Dubois et Jean-Michel Guarnieri.

Les fonctionnalités de la place de marché :

Centralisation des recherches quotidiennes du réparateur en pièces, les disponibilités (premier critère de sélection, après le prix), et les délais de livraisons. Ont été ajoutées des fonctionnalités de retour, reporting d’analyses des achats par distributeur, paiement comptant et/ ou CB (devis et marketing prédictif à venir…).
Connexion avec les systèmes des distributeurs pour l’affichage des stocks, prix et commandes, nouvelles collections…
Lancement d’une appli mobile

L’exemple italien

Comme évoqué précédemment, Partakus est une évolution de PartsAdvisor, né en Italie en 2017, sous la houlette de Renault-Nissan. Aujourd’hui, Renault est le seul actionnaire. La place de marché s’appuie sur son expérience italienne pour modéliser ses fonctionnalités.

Quelques chiffres :