"Parts Holding Europe investit dans de nouveaux pays pour devenir numéro un ou deux"

Caroline Ridet
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Au printemps, PHE a renforcé sa direction avec la création d’un poste de directeur général BtoB pour répondre aux exigences de l’élargissement du périmètre du groupe. Éclairage à deux voix par Stéphane Antiglio, le président de PHE, et Jérémy de Brabant, le nouveau DG.

La cession de PHE par Bain Capital semble se préciser. On parle de pourparlers avec les fonds CVC Capital Partners et Platinum Equity...

Stéphane Antiglio : Nous allons fêter nos quatre ans avec Bain Capital, ce qui nous fait entrer dans un horizon de revente pour un fonds. La tentative d’entrée en bourse il y a dix-huit mois a également contribué à gonfler les rumeurs. Elles ne sont pas totalement infondées car notre actionnaire, et c’est son job, doit prévoir une sortie à terme ! Il est donc logique qu’il y ait des choses qui bruissent, et même un peu plus qu’avant... Mais pour le moment, ce ne sont que des rumeurs.

La probable arrivée d’un nouveau fonds, le sixième pour le groupe, et non un industriel, dit des choses sur la stratégie.

S. A. : Nous n’avons jamais caché notre volonté d’entrer dans de nouveaux pays, à l’instar de l’Espagne cet été. De même que l’on n’investit pas dans ces pays pour faire du tourisme, mais pour prendre une position de numéro un voire deux... À notre rythme, avec nos moyens financiers et humains, et la volonté de réaliser des acquisitions qui ont du sens pour nous, notre ambition est bien de continuer à croître. Ce projet séduisant attire forcément les investisseurs.

En 2020, verra-t-on PHE conquérir d’autres pays ?

S. A. : Nous avons encore beaucoup à faire là où nous sommes présents. C’est le début de l’aventure espagnole. En Italie, nous sommes plus avancés, mais nous ne couvrons pas tout le territoire. Enfin, au Benelux, nous pouvons encore nous renforcer avec Doyen. En 2020, nous allons consolider nos positions. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore quatre ans nous étions encore franco-français ! Nous restons dans notre stratégie de regarder de façon très disciplinée des marchés d’Europe continentale de l’Ouest, des pays limitrophes et plutôt en zone euro.

Jérémy de Brabant : ... Et avec des parcs et une culture de la pièce équipementier premium comparables aux nôtres.

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Contrairement à LKQ et GPC/AAG, PHE semble avancer dans la logique d’une cohérence de marque, avec une culture commune à la galaxie Autodistribution.

S.A.: Le fit «culturel» et économique joue beaucoup dans nos prises de décisions, mais aussi dans celles d’un groupe familial vendeur qui veut être rassuré sur l’avenir de l’entreprise qu’il cède, contrairement à un gros groupe qui rationalise ses ventes... L’adéquation des va- leurs d’entreprise est importante pour l’acquisition de structures régionales. Celle d’AD Bosch s’est faite dans ce cadre : nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes enseignes. Ils ont une culture d’indépendant, un souci d’efficacité collective, sont très disciplinés et très unis... Cela nous ressemble aussi.

Y a-t-il un point d’équilibre à trouver entre les différents marchés investis ?

J. B. : Lorsque nous investissons dans un pays, nous cherchons deux choses : un maillage dense du territoire et des parts de mar- ché significatives. C’est sur ces deux points que nous allons focaliser. S.A.:Autourde30%departs de marché, c’est bien. Nous y sommes quasiment en France, où nous pouvons encore nous améliorer. D’ailleurs notre crois- sance organique continue d’y progresser, comme en Europe.

PHE est-il entré dans sa phase de synergies de groupe ?

S. A. : Nous n’avons pas encore lancé d’appels d’offres européens stricto sensu, mais nous combinons une vision sur les marchés locaux et au global Europe.

L’optimisation logistique via la réduction des stocks serait aussi dans l’air du temps...

S. A. : Beaucoup d’équipementiers ont stocké leurs clients grossistes sans se préoccuper de savoir si les produits restaient dans les stocks ou s’ils sortaient. Cette politique était plus acceptable par des entreprises locales qu’elle ne l’est par des groupes structurés qui analysent leur niveau de stock. Nous ne faisons pas du stock pour faire plaisir à notre fournisseur, ni pour bénéficier de remises de fin d’année, mais bien pour les vendre. Certains commencent à s’en rendre compte.

Oscaro (PHE depuis 2018) se dit prêt à partir à la conquête de l’Europe. Avec le soutien de PHE ?

S. A. : Le site de e-commerce PR est avant tout une affaire franco- française avec une présence en Espagne et un embryon de présence au Portugal et en Belgique. Nous avons la volonté de renforcer sa présence dans chacun de ces pays. Du fait de contraintes financières, le niveau européen d’Oscaro est le même depuis plusieurs années. D’ici trois ans, Oscaro ambitionne de réaliser 30 % de son CA global à l’international.

Ne craignez-vous pas que, dans le cadre de la décarbonation, les constructeurs vont tenter de reprendre la main ?

J. B. : Effectivement, les constructeurs vont essayer de trouver une opportunité et de capter l’entretien des parcs. Mais il faut que cela ait également un sens économique pour les concessionnaires, et surtout pour les automobilistes ! Et avant que la proportion de véhicules électriques devienne significative dans le parc que nous entretenons (âgé de quatre ans et plus), quelques années s’écouleront.

Caroline Ridet

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