PSA et Renault poussent les garages solidaires
Totalement hors de portée des réseaux de réparation classiques – car trop chers - les foyers modestes peuvent se tourner vers les garages solidaires qui sont aussi des lieux d’insertion. Nés après la crise de 2008, ils sont actuellement plusieurs centaines d’ateliers, disséminés sur le territoire. Mieux, ils sont soutenus par les constructeurs. PSA et sa fondation est le plus actif avec l’appui des collectivités locales et des pouvoirs publics. Depuis des années, il accompagne 87 garages du réseau Solidarauto, et vient de renforcer son action en ajoutant à son programme Mobilité et Insertion une trentaine d’ateliers pédagogiques (à Tours, Rouen et Besançon), pour faire de la prévention auprès des foyers démunis. Les thèmes abordés : comment économiser significativement sur son budget auto avec les points de contrôle essentiels, l’impact du non-entretien sur les pièces, comment contrôler ses niveaux… Les conducteurs auront droits à des « bons pour un diagnostic » à faire effectuer dans les Solidarauto de leur région. « Pour ces personnes, l’absence de mobilité peut vite avoir de graves conséquences sociales et financières (trouver un emploi…). C’est pourquoi nous avons co-construit ce programme. Ces personnes seront ainsi informées et accompagnées pour entretenir régulièrement leurs véhicules, dans des garages solidaires, à un coût acceptable, afin de prolonger la durée de vie de leurs véhicules et se déplacer en toute sécurité », déclare Karine Hillaireau, déléguée générale de la Fondation PSA. Dans la foulée, le constructeur entend développer le nombre de garages solidaires dans les territoires. Pour cela, la fondation va s’appuyer sur cinq « fabriques à initiatives », des incubateurs régionaux spécialisés dans l’accompagnement entreprenarial pour « promouvoir ces garages qui sont souvent des structures fragiles », indique Karine Hillaireau. Les cinq territoires retenus sont le Périgord, l’Argentanais, la commune de Décines, le pays de Brest et le nord Drôme Ardèche. Une analyse des besoins de mobilité en local sera faite, un groupe-projet travaillera à l’étude et la modélisation d’un garage solidaire, avant d’identifier et d’accompagner une structure potentielle vers son lancement effectif.
A noter que pour sa part, Renault propose une autre forme de solidarité avec Mobilize : depuis 2012, est ainsi proposé une offre de pièces de rechange à prix coûtant, un tarif main d’œuvre de 42€ TTC – avec un abondement du constructeur – pour l’entretien et la réparation d’une Renault ou d’une autre marque de moins de 200 000 km ou moins de 15 ans. Un véhicule de remplacement gratuit est possible. Les partenaires prescripteurs de Mobilize sont Pôle emploi, Les Restos du Cœur, Emmaüs, Ares… Ces derniers orientent les propriétaires vers 350 garages du réseau Renault, comme le groupe Andreani ou Bodemer par exemple. « Dans nos régions, il est obligatoire d’avoir un véhicule pour aller travailler. Pas de voiture signifie pas d’emploi. Nous (re)donnons ainsi de la mobilité à tous quel que soit les moyens. Et comme il n’est pas question de stigmatiser ces personnes fragiles financièrement, il est important qu’elles se rendent dans nos ateliers et pas dans un endroit réservé ou discret. Même nos compagnons qui interviennent sur les véhicules ne connaissent pas leur situation. Certes, nous travaillons à marge zéro sur ces opérations, mais lorsque je vois ces véhicules entrer en atelier chez nous, puis ressortir en étant sécurisés, je me dis que nous avons seulement fait notre job », affirme Alain Daher, le président du groupe Bodemer.