Sur l’entretien des VE, les MRA sont branchés sur le courant… alternatif

Si les réseaux primaires font la course en tête en matière d'entretien des véhicules électriques, certains indépendants fourbissent leurs armes pour récupérer leur part du gâteau ! Le baromètre du véhicule électrique (VE) édité par l’Observatoire des métiers des services de l’automobile (ANFA) s’est penché sur le marché naissant de l’après-vente de cette typologie de véhicule. Premier constat : les motorisations électriques ne représentent certes que 2 % du parc de véhicules au 1^er janvier 2024, mais les immatriculations progressent toutefois rapidement avec 17 % des ventes VN en 2023. Porté par une offre toujours plus riche et des infrastructures de recharge toujours plus nombreuses, avec plus de 127 000 bornes ouvertes au public au 31 mars 2024, le marché décolle sérieusement.

Selon ses projections, l’organisme souligne ainsi que le parc roulant français devrait à l’horizon 2036 être composé à 28 % de véhicules électrifiés (100 % électrique, hybride rechargeable hydrogène), contre 55 % pour les véhicules exclusivement thermiques. Aussi, pour accompagner la montée en compétences nécessaire aux interventions sur ce type de véhicules, l'ANFA lance-t-elle sur 2024 plusieurs nouvelles certifications.

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En matière d’après-vente, les trad’ marquent le pas. Selon GiPA, en effet (étude réalisée en juin 2023), lorsque le VE a représenté 2,5 % des entrées atelier d’un distributeur (N.DL.R. : concessionnaire), cette proportion n’a été que de 1,4 % pour les acteurs de la rechange indépendante. Près de moitié moins… À relativiser cependant : les RA2 (réparateurs de marque agréés) n’enregistrent pas, en proportion, davantage d’entrées atelier liées au VE !

Autre disparité constatée : les MRA sous enseigne et les garages complètement indépendants ne sont pas logés à la même enseigne. Tandis que 46 % des premiers déclarent ne pas prendre en charge les VE dans leur atelier – et 47 % pour les MRA constructeurs ! -, la proportion des seconds passe à 73 %... Les têtes de réseau actionnent tous les leviers pour sensibiliser leurs adhérents à l’impérieuse nécessité de négocier dès à présent le virage électrique ! D’ailleurs, le nombre de MRA "encartés" indiquant prendre en charge ces nouveaux véhicules pour plusieurs prestations progresse de 6 % en un an, tandis que cette même population chez les MRA totalement indépendant stagne à 10 %.

Les acteurs de la « nouvelle distribution » (centres autos, fast-fitters, pneumaticiens) se positionnent très clairement sur la transition énergétique du parc roulant : ainsi, seulement 16 % des centres autos interrogés indiquent ne pas prendre en charge l’entretien des VE, 32 % pour les réparateurs rapides et 31 % pour la population des pneumaticiens.

A contrario, ces trois canaux se montrent particulièrement dynamiques sur ce créneau naissant, avec des progressions plus que significatives d’une année sur l’autre. La moitié des centres autos réalisent aujourd’hui plusieurs prestations sur les véhicules électrique, soit + 31 % par rapport à 2022 ! Même tendance enregistrée chez les fast-fitters, où 38 % déclarent prendre en charge les VE sur plusieurs prestations (+ 28 % vs n-1), et les pneumaticiens avec 25 % (+ 22 %).

Si le cadre plus contraignant de la franchise peut jouer un rôle dans le déploiement rapide des compétences nécessaires pour l’intervention sur les véhicules électrifiés, la localisation géographique des uns et des autres n’y est peut-être pas non plus étrangère : les MRA occupent des zones rurales et semi-rurales tandis que les centres autos, réparateurs rapides et fast-fitters sont davantage implantés dans des zones plus densément peuplées. Reste que la dernière étude de l’Avere France sur la perception des utilisateurs de VE démontre que les utilisateurs de VE ne sont plus exclusivement des cadres urbains…