Sébastien Le Pollès produit de l’hydrogène vert

Caroline Ridet
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Via sa start-up GEN-HY, le patron de FlexFuel Energy Development a inauguré le 9 décembre dernier son unité de fabrication de membranes AEM destinées à la production d’hydrogène vert compétitif. Cette unité implantée à Orly (94) est une première en France.

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Nouvelle brique et nouveau défi pour Sébastien Le Pollès : se lancer dans la production d’hydrogène décarboné via sa technologie brevetée de fabrication de membrane AEM (Anion Exchange Membrane) (lire encadré). Cet élément clé permet d’améliorer de 20 % les rendements de l’électrolyse de l’eau, avec la promesse de baisse des coûts de production. GEN-HY, le s pin-off de FFED , a investi 2,5 M€ de son unité de production artisanale d’Orly avec le soutien de l’Ademe. Lauréate du « Concours d'innovation i-Nov », la start-up a obtenu un prêt de 694 000 € et de 243 000 € d’aide PIA (Programme d'Investissement d'Avenir).

Un vrai pari industriel pour l’entrepreneur, car Orly est la première unité française à produire sa propre membrane AEM, et la troisième en Europe (deux en Allemagne) et la septième dans le monde. Le site d’Orly, également siège social et laboratoire R&D, a une capacité de production jusqu’à 480 m2 de membranes par an pour un CA attendu de 6 M€ dès le deuxième trimestre 2022.

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Une histoire qui fait sens

L’histoire de l’hydrogène a démarré en 2009 pour Sébastien Le Pollès avec le développement du décalaminage de moteur auto par hydrogène via ses stations FlexFuel . En 2015, FFED collabore avec la DGA sur le projet « Rapid » pour la dépollution de frégates militaires avec le développement d’une station de dépollution taille XXL. Le départ de la technologie GEN-AEM et de la création de GEN-HY en 2019, mais aussi d’un container de production d’hydrogène « transportable », en tout cas pouvant être installé dans des stations de mobilité… De quoi alimenter notamment un parc auto hydrogène, certes encore anecdotique, mais qui devrait trouver sa place dans les flottes PL et VP.

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Pari sur l’avenir

Sébastien Le Pollès fait donc le pari que cette technologie se fera sa place dans le mix énergétique. En jouant l’hydrogène vert décarboné, « quand 95 % de cette énergie est encore produite à partir d’énergies fossiles », il espère devenir un acteur de la mise en place des infrastructures de recharge. « Nous croyons à cette technologie en tant que vecteur énergétique pour la mobilité. L’hydrogène va contribuer à baisser l’empreinte carbone… et pourrait être la planche de salut du moteur thermique », martèle l’entrepreneur. Il se positionne en droite ligne avec l’objectif de neutralité carbone de la France à l’horizon 2050 et du plan France 2030 du gouvernement, dont l’un des objectifs est de devenir leader de l’hydrogène vert.

Cette unité de pré-industrialisation à Orly n’est qu’une première étape. En association avec Eiffage, GEN-HY veut passer du mode artisanal de cette unité de pré-industrialisation à une échelle industrielle. Est donc programmée pour 2022 la construction d’une usine de 15 000 m2 en France pour lancer la production en série.

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GEN-AEM : l'élément clé de l'innovation

La solution de production d’hydrogène retenue par la start-up est l’électrolyse de l’eau, consistant à dissocier la molécule d’eau pour obtenir de l’hydrogène et de l’oxygène grâce à un courant électrique. Dans un électrolyseur, deux chambres vont séparer l’hydrogène de l’oxygène produits par les électrodes, permettant ainsi la circulation des ions. Dans l’électrolyse alcaline classique, un diaphragme séparateur est placé entre les deux chambres. Il permet le passage du liquide par des microporosités ouvertes et impose d’écarter les chambres du séparateur afin d’éviter que les gaz produits ne traversent avec le liquide d’une chambre à l’autre.

Ce phénomène de mélange des gaz diminue le rendement et la pureté des gaz produits. La membrane GEN-AEM, quant à elle, autorise le passage des ions tout en étant étanche aux gaz. GEN-HY a conçu ses stacks (générateurs d’hydrogène) autour de sa membrane. Et c’est en plaçant les électrodes directement en contact avec elle que la solution permet d’obtenir de hauts rendements (85 %) et une pureté de l’hydrogène produit.

Cette rupture technologique – face à la l’électrolyse PME très répandue mais coûteuse car utilisant des matériaux critiques – donne une vraie valeur ajoutée à l’électrolyse par alcaline.

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Caroline Ridet
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