En 2016, Zepros s’interrogeait sur la capacité de résistance de la rechange indépendante face à la forte poussée des dispositifs multimarques naissant des constructeurs. Sans douter de la puissance de feu des constructeurs, les équipementiers invoquaient alors en faveur des distributeurs PR l’impact numérique d’un tissu super bien maillé, l’excellence logistique et l’habitude historique d’accompagner les MRA. Le dispositif fonctionne.À qui achètent-ils leurs pièces ? Trois ans plus tard, les réparateurs réitèrent leur déclaration de fidélité à leur distributeur, qui reste celui à qui ils continuent de commander leurs pièces. Parallèlement, le recours à l’achat constructeurs continue de chuter. L’enquête fait ressortir que les MRA s’approvisionnent également chez les agents de marque. Surprenant, mais cela peut se comprendre dans les cas de pénurie chez le concessionnaire !Comment commandent-ils ? Ils disent commander sur les places de marché. « Attention, les réparateurs répondent le plus souvent en pensant à la plateforme mise à disposition par leur réseau et non aux places de marché, encore peu fréquentées par les pros », prévient un équipementier. Car ces canaux d’achat en PR n’ont pas encore la préférence des Français et encore moins des professionnels, « mais cela devrait évoluer dans les années à venir ». Mais pour cela, ces places de marché vont devoir muscler leurs outils de recherche de pièce, car rien de pire pour le réparateur que l’erreur de commande qui bloque un véhicule sur son pont.Mais une chose est sûre, les réparateurs ont adopté le Net pour passer commande. Ils sont 71 % à déclarer privilégier ce canal. Chez Autodistribution, on annonce cette année 200 M€ de business passant par l’outil Autossimo, dont plus de la moitié issue de réparateurs n’appartenant pas à l’une de leurs enseignes de garages.
Le contact direct résisteAutre constat du sondage : le téléphone a encore de beau jour devant lui. Un réparateur sur deux dit y avoir recours dans le cadre de ses achats. « L’utilisation du téléphone s’explique par le besoin de se rassurer sur la bonne identification de la pièce qu’ils achètent », analyse Nourddine El Gersifi (SKF). Autre information intéressante : le commercial n’est plus le point d’entrée d’une commande. Cela s’explique par un changement de mission des équipes terrain qui ont lâché leur carnet de commandes au profit d’une tablette déclinant l’ensemble des offres de services d’accompagnement déclinées par les marques et groupements. Les vendeurs sont devenus des promoteurs. Alors si le fax et autres (le comptoir ?) sont encore privilégiés par 6 % des répondants, il est clair que la commande digitale est aujourd’hui au cœur du système. Et c’est tant mieux car les prestataires et fournisseurs ont bien l’intention de s’appuyer sur cette technologie pour gonfler les services et dégager du temps aux équipes pour renforcer l’accompagnement commercial et technique des clients pros.Caroline Ridet