Cazoo France veut créer son écosystème après-vente

« Nous ne sommes pas un acteur VO de plus sur le marché, nous renforçons la professionnalisation de ce secteur avec des arguments différenciants dont l’abonnement. » Aux commandes du développement national de Cazoo France, Romain Weill déroule sa feuille de missions pour industrialiser la méthode du Britannique né en 2019.

Récemment nommé à la tête de l’entité française, le jeune directeur passé par Aramisauto et Auto1.com duplique en France ce qui fait le succès de la plateforme au Royaume-Uni depuis trois ans : miser sur les variations comportementales des acquéreurs qui décident de « s’équiper d’un véhicule, en l’achetant avec un financement traditionnel, ou en le louant via un abonnement de 6 à 24 mois comprenant l’assurance, l’entretien… », indique Romain Weill qui peaufine actuellement le loyer mensuel de cette location moyenne durée pour la proposer au cours de l’année. Car c’est bien sur cette LMD que mise, entre autres, Cazoo dans sa démarcation.

Romain Weill est donc en train de créer son propre écosystème et multiplie les approches avec le terrain. Car tout est à construire, à commencer par le sourcing : les véhicules sont issus de reprises ou de rachats cash, ainsi que de rachats effectués auprès de revendeurs, groupes de concessions, traders, enchéristes (1206 VO actuellement). Les VO seront ensuite reconditionnés – 300 points de contrôle - via des pros spécialisés. « Et à l’heure où le sur-stock n’existe plus par manque de produits jeunes, le reconditionnement, concept déjà pertinent, devient essentiel quand l’offre VN est asséchée, impactant le segment des 1 à 2 ans », estime le directeur. Si les offres en assurance et en financement doivent être bâties avec des acteurs d’envergure européenne, celles concernant l’entretien et la maintenance des VO loués seront confiées à des réseaux multimarques locaux pour jouer la carte de la proximité. En clair, Cazoo France vise des deals nationaux avec des enseignes – centres autos, pneumaticiens, réparateurs - couvrant le territoire et capables d’absorber les flux avec un service homogène. « Notre couverture est nationale avec des contrats clés en main, ce qui impose une expérience client irréprochable ! », indique le directeur qui a démarré la prospection de ses futurs partenaires.

Offre multimarque, achat 100% en ligne, livraison gratuite à domicile et un véhicule fourni avec 7 jours d’essai/ 500 km, « ce qui signifie que nous portons l’assurance pendant cette durée », indique Romain Weill. Une garantie d’un an est également proposée (extensible à 24 mois). Viennent évidemment s’ajouter le financement, l’assurance et les enseignes de réparation partenaires… Romain Weill insiste sur ce service client mis en avant tout au long du cycle de vie du VO. « Nous sommes en cours de construction de cet écosystème, mais d’ores et déjà l’achat classique financé est en place ainsi que la reprise. Nous étofferons nos services dans les mois à venir avec notamment l’abonnement », assure Romain Weill qui part véritablement d’une page blanche. « Nous avons à notre disposition un concept qui fait ses preuves sur son marché domestique. Mais faire un copié-collé ne fonctionne jamais, donc à nous de mettre en place les bons leviers avec les bons partenaires. » L’entité française a de bons appuis : la maison mère affole les compteurs avec 50 000 véhicules écoulés depuis sa création, 10 000 abonnés, un CA de 790 M€ et une récente levée de fonds de 560 M€ ! Le groupe* revendique également 11 sites de reconditionnement partenaires capables d’absorber 250 000 véhicules et ambitionne les 2,3 Md€ de CA en 2022 pour 100 000 véhicules vendus.

*Piloté par Viking Global Investors, fondé au Royaume-Uni par Alex Chesterman.