Stocks bas, prix hauts et ruée vers le VO
Entre le manque de VN et l’absence croissante de VO, la période est cruelle pour les concessionnaires. Pire, l’offre se tarit mais la demande est bien là ! Du coup, à peine entré dans le stock, le véhicule repart aussitôt. Et comme tout ce qui est rare est cher, son prix gonfle mécaniquement. Et la loi de l’offre et de la demande impacte aussi les indépendants.
Le VN est à terre (lire le VN dévisse, Mobilians demande un plan d'urgence) et l'occasion se fait rare : en avril dernier, les distributeurs comptabilisaient 476 981 VO en stock, soit 129 000 unités en moins comparé à avril 2021, avec des ventes en baisse de 17,2 % (- 17 000), faisant remonter la liquidité de marché à 2,8 mois. Le dernier baromètre d’Autobiz rapporte également que sur quatre mois, le marché a chuté de 13 % pour atteindre 1,8 million d’unités vendues. « Tous les profils sont manquants ! Chez les concessionnaires, les stocks des VO labellisables de moins de 7 ans ont diminué de 20 à 30 % en avril. Un chiffre qui n’a jamais été aussi bas sauf en 2020, en sortie de confinements. Actuellement, c’est la ruée vers le VO ! », lance ainsi Emmanuel Labi.
Stocks bas et prix hauts
Pour le directeur général d’Autobiz, une cascade de facteurs négatifs s’est abattue sur le marché : la pénurie en VN, provoquée successivement par la crise sanitaire, celle des semi-composants, le conflit ukrainien, l'inflation sur les biens de consommation... a transféré les clients sur le marché du VO récent (moins d'un an). Ce segment étant sec, les plus impatients se sont reportés vers les secondes mains de 3 à 5 ans, épuisant assez vite les ressources et faisant grimper les prix. Résultat, les prix flambent en moyenne de 150 à 200 € par mois depuis janvier (+ 182 € fin avril). « 1000 € de plus en cinq mois en moyenne, c’est énorme ! Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, ce phénomène de pénurie et de hausse de prix est également observé en Europe (Italie, Danemark...) », indique le directeur général.
VO âgé prisé
Le pire reste dans l’incertitude de la reprise. « Il n’y a aucun signe positif d’un retour à la normale pour les douze à dix-huit mois à venir… Le VN a calé, bloquant par effet de rebond le marché du VO », explique Emmanuel Labi. Le marché espérait des productions en usine à 55 voire 60 % de leurs capacités mi-septembre 2021, puis 100 % début 2023. Sauf que le conflit ukrainien a surinfecté le dossier. Aucune amélioration en vue avant 2024 ! Le manque de VO s’est répandu chez les indépendants. Pour Emmanuel Labi, le phénomène a même démarré plus tôt dans cette catégorie, avec une ruée des particuliers sur le segment des VO âgés.
Se professionnaliser sur la reprise
Si la démultiplication du sourcing est un mécanisme évident, la professionnalisation de la reprise est une nécessité. « Le client est à portée de main ! C’est le moyen le plus simple pour gonfler son stock. Mieux travailler son sourcing habituel, faire de la reprise et du rachat cash, c’est aussi améliorer sa marge unitaire et fidéliser son client en après-vente, durablement », conclut le dirigeant.