Le marché VN dévisse, Mobilians demande un plan d’urgence
La dégringolade est de 18,6 % sur quatre mois (VP et VUL), soit 474 115 véhicules neufs écoulés ! Un niveau historiquement bas, se rapprochant à quelque 0,2 % près de mars 2020, lors de la crise Covid et du sidérant premier confinement !
Deux ans plus tard, les confinements sont terminés mais les chiffres sont toujours aussi mauvais, à tel point que les pros du secteur évoquent tous une chute vertigineuse, pour ne pas dire « abyssale », dixit Mobilians ! Un coup d’œil sur les résultats du premier trimestre suffit pour comprendre la douleur du secteur (sources : SesamLLD et Mobilians) :
- VP : - 17,3 % pour 365 365 immatriculations (- 24,63 % au mois d’avril).
- VUL : - 24,3 % pour 54 085 immatriculations (- 31,80 % en avril).
- LLD : - 16% (lire LLD : recul des immatriculations thermiques, évolution du mix).
- La crise des composants a réduit les stocks de véhicules chez les concessionnaires de 43 % en VN et de 13 % en VO par rapport à 2021, et les délais d’approvisionnement ont pris quatre mois supplémentaires, soit + 126 jours.
- Les immatriculations en location de courte durée se sont effondrées de presque 60 % par rapport à 2019, asséchant le canal de VO récents.
Le pire n’est jamais certain, mais la possibilité d’une reprise s’éloigne aussi lentement que sûrement, projetée au loin par la persistante pénurie des semi-conducteurs et la guerre en Ukraine, des prix de véhicules en hausse, un marché VO en baisse et des prix des carburants qui s’envolent. Autant de raisons expliquant la réduction des investissements, dont le véhicule fait partie. Du coup, les projections montrent un marché VP frôlant péniblement les 1,5 million d’unités en fin d’année. Un score établit en…1975 !
Casse sociale en vue
Sauf qu’aucun retour à la normale n’est prévu « avant 2024 ! », s’alarme Mobilians, avec une distribution VN déjà à bout de souffle et une filière à la peine, sans aides de l’État pour tenir le coup. « L’automobile fait pourtant partie des rares secteurs qui n’ont jamais connu de reprise depuis la crise sanitaire », martèle la fédération. Sans pérennité à moyen et long termes, les pros envisagent d’utiliser leur masse salariale comme variable d’ajustement. D’après un sondage interne, 43 % des adhérents Mobilians projettent en effet de réduire le nombre de salariés, et 46 % d’entre eux pensent devoir le faire dans les trois prochains mois. C’est dans ce contexte que la fédération réclame une réunion de crise avec les acteurs de la filière auto ! Au cœur de son plan d’urgence : reprise du chômage partiel avec prise en charge à 100 % par l’État, nouveaux PGE et mesures spécifiques pour les foyers modestes, en limitant le reste à charge pour l’achat d’un véhicule (leasing social). À suivre...