
Comment les injonctions réglementaires impactent la filière pneumatique

Le millefeuille de règles européennes est bien difficile à avaler pour des entreprises qui n’ont pas attendu pour penser à l’environnement. Fabienne Goyeneche, du groupe Michelin, s’est s’exprimée sur les injonctions réglementaires menaçant la filière pneumatique lors des dernières Rencontres du Pneu, organisées par le Syndicat du Pneu.
Près de 100 réglementations sont débattus à Bruxelles actuellement pour légiférer sur l’automobile en général et le pneumatique en particulier : fin du thermique neuf en 2035, mise en place de l’Euro 7, report de l’EUDR censé empêcher l’entrée de pneus dont le caoutchouc a été prélevé dans certaines forêts protégées d’Asie, quid de l’ESPR qui doit veiller sur la durabilité des produits mis sur le marché de l'Union européenne en améliorant leur circularité, leur performance énergétique, leur recyclabilité... Si toutes ces règles sont bienveillantes à l’égard des biens, des personnes et de l’environnement, elles alourdissent administrativement le fonctionnement des entreprises qui ont déjà changé de logiciel dans leur filière respective pour être plus vertueux de l’amont à l’aval : prototypage virtuel des pneus, production biosourcée (40 % chez Michelin en 2030, 100 % en 2050), tri et recyclage du déchet, rechapage…
Des règles du jeu identiques pour tous les pays
« Pendant ce temps, l’Europe perd en compétitivité par rapport aux autres continents (fiscal, énergétique, réglementaire…). Or, nous avons besoin d’un sursaut vital car nous avons besoin de ce marché unique qu’est l’Europe », a indiqué Fabienne Goyeneche, lors des Rencontres du Pneu. Sauf que pour la directrice des Affaires Publiques de Michelin, tout l’enjeu est de savoir paramétrer ces réglementations et de faire appliquer des contrôles de conformité pour s’assurer que tous les pays – les 27 de l’Union européenne et les autres – soient astreints aux mêmes règles du jeu ! Et c’est bien là que le bât blesse toujours…
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