Pneumatiques : Les pros oscillent entre prudence et optimisme

Dominique Stempfel, le président du Syndicat de Pneu, s’est montré rassurant en dépit des incertitudes politiques et économiques, car la croissance du PIB ne devrait pas dépasser 0,8 % en 2025, soit 0,1 % en dessous des prévisions officielles, d’après le cabinet C-Ways. En effet, si l’inflation est sous contrôle, la consommation des ménages reste à la traîne, freinée par une épargne record atteignant 6 000 Md€ en 2024 (+11 % des revenus disponibles), selon l’Insee. Du côté des entreprises, les incertitudes fiscales pèsent lourdement sur les décisions d’investissement, et la fin des mesures de soutien liées à la crise sanitaire a mis en lumière la fragilité structurelle de certaines entreprises contraintes de tirer le rideau.

Sauf que tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le segment des utilitaires (5 % de croissance en 2024) et le transport routier ont amorcé un retour à la normale l’an passé, après une année 2023 compliquée. Cette tendance devrait d’ailleurs se poursuivre en 2025, portée par la stabilisation des coûts du carburant et des chauffeurs, et par un rééquilibrage entre l’offre et la demande. Dans ce contexte, le marché des pneumatiques a réussi en 2024 à tenir la tête hors de l’eau avec une baisse marginale de 1 % sur les dix premiers mois de 2024, soit environ 6 000 unités qui, selon Antoine Coste, consultant chez C-Ways, « n’a pas remis en cause la stabilisation globale du marché observée sur l’ensemble de l’année et la reprise plus soutenue en ce début 2025 ».

C’est le segment des pneus TC4 (voitures particulières et utilitaires légers) qui a le mieux tiré son épingle du jeu avec une croissance de 5 % en 2024 grâce à une demande restée solide. Une dynamique qui devrait se maintenir, selon Antoine Coste, « grâce à la reprise progressive des ventes de véhicules neufs et des réseaux de concessionnaires qui adaptent leur offre ». Quant au marché du pneu poids lourd, il a su lui aussi se montrer résilient, porté par le redémarrage du transport routier de marchandises qui s’explique par une stabilisation des coûts liés aux chauffeurs et aux carburants.

Daniele Licata