Il aura fallu sept ans et des turbulences boursières aux USA avec une valeur ayant fondu de 30 % (mi-décembre) pour que le Géants US démarre la refondation de sa conquête européenne. Jusque là son crédo avait toujours été de laisser quasi en l’état ses acquisitions et de construire autour des possibles synergies non déstabilisantes pour les organisations locales. Il semble que LKQ Europe ait décidé de passer à la vitesse supérieure en fin d’année 2018. Premier signe de la volonté de consolider le groupe, l’annonce de l’arrivée prochaine de Arnd Franz en tant que directeur des opérations, exfiltré des rangs de l’équipementier allemand Mahle.
Euro Car parts déstabiliséMais avant cela, « l’américanisation » des organisations européennes a semble t-il commencé, bousculant les fondations des entreprises intégrées, et la première d’entres elles, le britannique Euro Car Parts (220 points de vente). LKQ vient d’annoncer dans un communiqué officiel le départ de l’emblématique patron (et créateur) du leader britannique, Sukhpal Singh Ahluwalia. Dans la foulée, Martin Gray, DG d’ECP, a également donné sa démission. Il sera remplacé par Andy Hamilton, un pur-produit ECP formaté LKQ pendant ses deux ans de direction commerciale de la filiale européenne. Il se dit que cette vague de départ aurait à voir avec un plan de réduction des coûts décidé par le siège américain. Car si l’Europe représente 40 % des 10,7 Md€ de business global du groupe, sa progression repose sur les acquisitions à hauteur de 52,6 %, tandis que la croissance organique n’a pas dépassé les 2% quand elle a été de plus de 5 % aux USA. « Être grand ne suffit pas, il faut maintenant rationaliser pour diminuer les coûts et augmenter les marges », prévenait Ferdinando Imhof, le directeur des achats LKQ Europe, en novembre dernier. Il semble que le serrage de vis ne plaise pas à tout le monde. Reste à voir maintenant si les fondations vont également bouger chez Sator, Rhiag eu encore Stahlgruber.Caroline Ridet