Valeo prêt pour le tout-électrique

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Grève prolongée chez son client GM (- 50 M€ de CA), poids financier de sa joint-venture avec Siemens (perte de 520 M€ dont 260 M€ à assumer) et crise du coronavirus : cette conjonction d’événements a sérieusement impacté les performances 2019 de Valeo. L’industriel a annoncé une marge opérationnelle tombée de 5,7 % en 2018 à 4,1 % l'an dernier sur 19,24 Md€ de CA (+ 1 % par rapport à 2018). Pourtant son président, Jacques Aschenbroich, reste optimiste pour la suite. S’il table sur un recul de 2 % de la production automobile mondiale pour 2020 après une baisse d'environ 5 % en 2019, le patron vise une surperformance de 5 points par rapport à la production automobile, une amélioration de sa marge opérationnelle et une forte amélioration de cash-flow permettant de couvrir les investissements. Il appuie son optimisme sur plusieurs facteurs.

• En premier lieu, les investissements gigantesques en R&D (7,9 % du CA en 2019) pour créer ses douze plateformes technologiques d’avenir. « Nous allons maintenant pouvoir réduire l’effort de R&D et les investissements », affirme Jacques Aschenbroich.

• Ensuite, le pic des pertes à supporter sur sa joint-venture avec Siemens spécialisée dans l’électrification est derrière (plus fort niveau 2019). « Nous avons créé des standards qui vont maintenant s’appliquer. Le portefeuille produits permet d’assurer la croissance. Nous avons un excellent moteur, et c’est le cœur du véhicule électrique qui nous apporte une gamme complète (hors batterie). » Le groupe table sur un chiffre d’affaires de 600 M€ en 2020 pour la société commune, et de 1,4 Md€ en 2022, avant la prise de contrôle à 100 % par Valeo en 2023.

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En clair, le dispositif pour l’avenir est bien en place et à partir de cette année, les coûts vont se transformer en marges améliorées, l’innovation va être maintenue pour un investissement moindre, et le groupe va engranger des baisses de coûts. Valeo est prêt pour la mutation du mix énergétique tant attendu et estime qu’à l’horizon 2030 les véhicules sortis des chaînes seront 100 % électrifiés, dont 25 % en tout-électrique et le reste hybridé avec un système 48V. Valeo parie enfin sur la fin du diesel « et même du thermique » dans les centres-villes d’ici 2040-2050, d’où l’importance pour l’industriel d’avoir opéré cette mutation très rapide (et donc coûteuse) « pour se positionner sur le segment de l’électrique ». Il faut maintenant en recueillir les fruits pour fidéliser les actionnaires.

Caroline Ridet