
Biocarburants : la filière transport en colère

Plusieurs organisations professionnelles du transport et des énergies dénoncent la parution d’un document de la Direction Générale des Entreprises qui présente l’électricité comme la seule alternative viable au carburant fossile. Plaçant de facto les biocarburants hors jeu dans la course à la décarbonation.
Dans un communiqué commun, l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret), Esterifrance, la FNTR, France Mobilité Biogaz, l’OTRE et l’UFIP-EM s’indigne d’un récent document publié par la Direction Générale des Entreprises (DGE), document destiné à orienter les choix des transporteurs en matière d’alternatives au diesel. Or, ledit document affirme que la seule et unique alternative au carburant fossile pour le transport routier de marchandises est la voie de l’électrique. Une position disqualifiant les biocarburants – B100, HVO, BioGNV –, alors même que de nombreuses études publiques et privées, comme l’adoption de ces énergies par de nombreux transporteurs, mettent en évidence leur efficacité.
Omission d'importants éléments
Le communiqué pointe du doigt une position partisane prise par la DGE, dont le document omet des éléments importants et connus de tous. Par exemple, il estime que les biocarburants n’ont « aucun potentiel décarbonant » ! Les organisations professionnelles objectent qu’ils sont reconnus au niveau européen « puisqu’ils répondent aux critères de durabilité de la directive sur les énergies renouvelables (RED) avec des réductions d’émissions d’au moins 50 % par rapport au gazole fossile ». Le document en question s’abstient également de mentionner le fait qu’à peine 1 500 véhicules lourds à batterie de traction électrique circulent en France, lorsque le parc compte 625 000 véhicules ; l'électrification de ce dernier n'en est donc qu'à de timides balbutiements. En outre, la DGE limite dans son document la notion de souveraineté industrielle au seul assemblage des véhicules, de la même façon qu’elle passe sous silence la dépendance aux « matériaux critiques », relève le communiqué. Et d’enfoncer le clou : ce document va à l’encontre des objectifs ambitieux de décarbonation en France, lesquels impliquent une diversité de solutions permettant de répondre aux différentes réalités du terrain. « Arrêtons d’opposer les énergies, aucune ne peut suffire à répondre au défi de la décarbonation », concluent les organismes professionnels, qui appellent les ministères concernés à réexaminer cette position.
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