Image
AAG FAB
Image
AAG FAB

Centres de contrôle technique cherchent contrôleurs

Caroline Ridet
Image
CT operateur

Au millier de postes non pourvus vient s’ajouter le besoin de 500 contrôleurs de plus avec l’entrée en vigueur de l’inspection des 2 et 3-roues. Une pénurie de bras alors même que le secteur est porteur. La profession se mobilise.

Partager sur

Plus de 5 680 établissements employeurs de 12 900 salariés : et pourtant le métier manque de bras pour absorber les volumes d’inspections annuelles, soit 22,4 millions de véhicules contrôlés en 2023. Et l’activité ne devrait pas ralentir, avec un parc qui vieillit tous les ans débouchant donc sur des taux de contre-visites (aujourd’hui stables) qui devraient gonfler. À cela s’ajoutent les volumes générés par l’entrée en vigueur mi-avril dernier d’un contrôle technique pour les catégories L (cyclomoteurs, motocycles, quads et voiturettes), soit près de 2,5 millions de contrôles supplémentaires.  
De bon augure pour un business qui pèse plus de 2 Md€ annuel, mais plus compliqué lorsque le recrutement est sous tension. Et de fait, le dernier Baromètre de l’ANFA dédié au contrôle technique met en exergue un manque récurrent de bras ! « Alors que les besoins sont là, les entreprises peinent à recruter de nouveaux contrôleurs. C'est pourquoi l'ANFA encourage les formations certifiantes. Parmi elles, le CQP Contrôleur technique VL plébiscité par les entreprises qui y ont eu recours et dont le taux d’insertion atteint 89 % après l’obtention de la certification », plaide Jocelyn Gombault, responsable projets à l’Observatoire des métiers des services de l’automobile. 

Pour retrouver l'Autofocus Anfa "Contrôle Technique" de juin, cliquez ici

Métier porteur mais pas attractif

Alors que 2 444 besoins en recrutement ont été identifiés en 2022, 39 % d’entre eux n’ont pas abouti, faute de candidats. Soit près d’un millier de postes non pourvus. « Bien que les entreprises de contrôle technique rencontrent des difficultés à recruter, seulement 49 % des recherches d'emploi sont publiées », regrette l’organisme de formation de l’auto. En clair, les patrons n’ont pas encore tous les codes pour diffuser « juste » leurs campagnes de recrutement.

Sur le profil des postes à pourvoir, l’étude apporte une précision importante : sept recrutements sur dix concernent un remplacement, et trois sur dix des créations de postes pour absorber la croissance d’activité. 
Même précision concernant les recrutés : peu de jeunes débutants (à peine 17 %). Manque d’attractivité pour le métier, mais aussi réticence d’un patron à aller chercher un salarié non expérimenté et lui confier une inspection mais aussi la crainte de ne pas savoir gérer les "nouvelles exigences" de cette jeune génération ! Dommage lorsque l’on sait qu’un jeune diplômé d’un CQP CTVL trouve un emploi dans les six mois après avoir obtenu son sésame (89 % de taux d’insertion). En revanche, les conditions de travail moins pénibles qu’en atelier amènent les mécaniciens à y rebondir en deuxième partie de carrière. 

Pénurie gonflée par les 2-3 roues

À cette pénurie, la récente introduction du CT des deux-roues vient ajouter 500 besoins de contrôleurs supplémentaires, évalués par l’ANFA. Et au vu des faibles volumes représentés par cette catégorie L, ce sont bien les centres VP qui doivent absorber l’activité. « Toutefois, la filière, pourra désormais s’appuyer sur les 800 titulaires de Bac pro Maintenance des Motocycles qui sortent de formation annuellement », rassure l’ANFA qui précise que ces titulaires de bac pro bénéficient de 77 % de taux d’emploi en sortant d’apprentissage et 60 % de statut scolaire. Passer du côté du contrôle technique leur permettrait donc de rebondir plus rapidement ! 

Formation : parcours fléché

L’ANFA rappelle qu’il existe a trois formations certifiantes pour accéder au métier de contrôleur technique : 

Le CQP Contrôleur Technique VL : accessible avec un CAP Maintenance (VP ou VI) et ayant au moins 2 ans d’expérience professionnelle dans le domaine de la maintenance automobile. Soit après 3 ans d’expérience et la réussite à un test national et 455 heures de formation en centre + 10 semaines en entreprise. Et enfin, soit avec un prérequis de niveau 4 (Bac pro Maintenance de véhicules) et 295 heures de formation en centre + 105 heures en entreprise.

Le CQP Contrôleur Technique Poids-Lourds (PL) :  un nouveau CQP qui a été lancé en 2022. Il est accessible selon des modalités équivalentes au CQP CTVL. 

Le titre professionnel de « Contrôleur Technique Véhicules Légers » : accessible en 420 à 700 heures selon les résultats du test pour titulaires de niveau 3 avec 3 ans d’expérience professionnelle, ou en 315 heures de formation en centre pour les titulaires de niveau 4. 

Enfin, il est également possible d’accéder à la qualification de contrôleur technique sans formation certifiante, en suivant une formation de 315 heures destinée aux titulaires de Bac pro Maintenance de Véhicules. Ces formations sont proposées par les réseaux de contrôle technique ou certaines organisations professionnelles. 

Caroline Ridet
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire