GIPA : Comment anticiper l’après-vente de demain
Publié le 04/01/2023 à 10h28
, mis à jour le 04/01/2023 à 10h42
Le tourbillon des crises successives (climatique, sanitaire, économique) entraîne mécaniquement les acteurs de l’après-vente auto : fin du thermique, électrification, digitalisation, zones à faibles émissions, nouvelles mobilités… Une vraie crise de conscience pour l’Europe, d’après une étude GiPA.
FIN DU THERMIQUE : La fin programmée des ventes de véhicules thermiques ne concerne que l’Europe pour 2035 (2030 pour l’Angleterre). L’Amérique du Nord et les États-Unis en particulier (hormis l’Etat de Californie), l’Amérique du Sud et la Chine n’ont signé aucun engagement dans ce sens. Cette décision de Bruxelles provoque des remous européens : l’Italie refuse de s’y soumettre, la France réclame un report à 2040 et l’Allemagne conditionne sa signature avec l’entrée des moteurs e-fuel dans la clause de revoyure en 2026…
IMPACTS : Comparée aux autres continents, l’Europe va bousculer son parc circulant très vite. Les pays du G5* de GiPA devraient être composés en 2025 de 38 % de motorisations diesel, 48 % en essence et 14 % en hybride/électrique (+ 9 points). La cadence va s’accélérer avec des injections massives de nouveaux modèles électriques issus de nouveaux constructeurs (asiatiques), mais aussi le bannissement des véhicules diesel dans les villes (Paris en 2024), les primes et bonus pour l’achat de d’un véhicule électrique…
*France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni
L’EXEMPLE NORVÉGIEN : Entre un véhicule thermique et un électrique âgés de 4 à 7 ans, le marché des plaquettes de frein a chuté de 8 points (34 %) en Norvège, où 80 % des ventes de véhicules sont électriques. Adapté au G5 de GiPA, cela représenterait plus de 8 millions de plaquettes de moins à vendre pour la réparation. Les coûts de maintenance pour les véhicules électriques ont chuté de 39 % avec des entrées atelier diminuées de 16 % en Norvège. Appliqués au G5, les premiers touchés seront les réseaux constructeurs qui devraient perdre jusqu’à 68 200 salariés dans les ateliers (48700 vendeurs VN).
OPPORTUNITÉS : Cette transition forcée doit amener les pros de l’automobile à plancher sur les autres univers porteurs : Big Data, start-up et circuits courts doivent ramener le client à l’atelier. De nouveaux investisseurs apparaissent en IAM avec de nouveaux services (Autodoc par exemple a franchi le milliard d’euros de chiffre d’affaires en neuf ans vers le client final, et attaque les ateliers en 2023).
Muriel, rédactrice en chef Zepros Auto, couvre l’après-vente, VO, équipementiers et suit les révolutions auto : électrification, digitalisation, IA. Elle pilote aussi les événements Zepros.
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