Rapport sécurité routière Dekra 2022 : les jeunes à la loupe

Jérémie Morvan
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jeunes conducteurs

Cette année, l’enseigne de contrôle technique s’est penchée sur les jeunes et leur rapport à la sécurité routière. Et pour prévenir cette population davantage sujette aux accidents de la route, suggère diverses pistes de réflexion tant sur le comportement, la technologie des véhicules ou encore sur les infrastructures routières.

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Dekra vient de publier la 15e édition de son rapport sur la sécurité routière. Cette année, l’organisme de certification et acteur majeur du contrôle technique de véhicule s’est penché sur la population des jeunes conducteurs (15-24 ans). Et une population malheureusement surreprésentée lorsqu’il s’agit d’accidents de la route entraînant la mort : en France, si elle ne représente que 12 % de la population, cette tranche d’âge concerne 21 % des accidents mortels. Quant aux 18-24 ans, ils ne représentent "que" 8 % de la population, mais 17 % de la mortalité routière…

Des leviers pour prévenir

S’adossant à une étude commanditée à OpinionWay concernant le regard des Français sur le rapport des jeunes à la sécurité routière*, le rapport de Dekra propose des pistes de réflexion afin de mieux protéger ces conducteurs(trices). D’abord, en agissant sur les comportements : manque d’expérience et de contrôle du véhicule, prise de risque, vitesse, drogue, alcool. Autre point soulevé à travers l’enquête : les distractions, toujours plus nombreuses au volant, et qui comptent parmi les facteurs accidentogènes les plus importants pour les moins de 24 ans (48 % des répondants). Par exemple, 65 % des répondants de moins 24 ans reconnaissent dans cette enquête entrer une destination dans leur GPS en conduisant. 45 % sont déconcentrés par des passagers et 41 % activent un système d’aide à la conduite du véhicule. Arrive ensuite l’utilisation du téléphone pour appeler ou envoyer un SMS (34 %) ou encore pour écouter de la musique avec des écouteurs (29 %) ! D’une manière générale, le téléphone portable est une source vive de distraction pour les jeunes, qui toucheraient leur portable 1,7 fois par minute en moyenne durant leur trajet en voiture. La formation à la conduite ne doit donc pas seulement porter sur la maîtrise du véhicule ou le Code de la route. Lorsqu’il ne se disent pas distraits par un passager…

Vient ensuite le facteur technologique. Les véhicules récents disposent d’un arsenal d’aides à la conduite – Bruxelles ayant imposé, dans sa stratégie Vision Zero 2050 (aucun mort à cette date) quelque 30 nouveaux systèmes sur les VN vendus à partir de 2022 – véritables garde-fou permettant de sauver des vies. Reste que, si les systèmes d’aide à la conduite s’avèrent un fort potentiel en matière de sécurité routière, les jeunes n’ont que trop rarement accès à ces technologies, les véhicules étant de plus en plus cher. Ils conduisent en général des véhicules âgés et pas ou peu entretenus. L’enseigne de contrôle technique indique par ailleurs qu’indépendamment de la sécurité active, un « retour aux basiques » n’est pas inutile : le taux de non-port de la ceinture de sécurité chez les jeunes conducteurs tués sur la route atteint encore de nos jours 23 % (contre 20 % pour l’ensemble de la population). Selon Dekra, outre une formation à l’utilisation de ces systèmes de sécurité durant l’apprentissage de la conduite, un contrôle périodique desdits véhicules s’avère indispensable.

Dernière piste explorée par l’enseigne : les infrastructures. Leur configuration se doit d’être claire et de pardonner les erreurs de conduite. Elles doivent également prendre en compte les nouvelles formes de mobilités.

 

*Sondage OpinionWay réalisé les 7 et 8 septembre 2022 sur un échantillon de 1042 personnes âgées de 18 ans et plus.

Jérémie Morvan
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