
Trop chère bagnole

Sur un échantillon de 1000 personnes, 63 % jugent la voiture encore indispensable mais de plus en plus inaccessible par ses coûts de financement, d'entretien, de carburant et d'assurance, révèle l'assureur en ligne Léocare. La voiture est devenue un produit de luxe pour 74 % des sondés...

Le sondage de Léocare réalisé en juillet 2025 sur 1 000 Français de 18 ans et plus (voir ci-contre), met en exergue une « fracture sociale silencieuse » nourrie par des véhicules devenus inaccessibles à l’achat et trop chers à entretenir, surtout depuis 2020 : de 1 à 3 mois de salaire médian annuel de 2000 € pour l’entretien, l’obligation de contracter un crédit pour payer une réparation (20 %), et des foyers renonçant à racheter ou remplacer leur véhicule par manque de moyens (50 %). Voire des conducteurs ayant réduit leurs garanties (33 %) ou carrément renoncé à s’assurer (9 %). Le signe extérieur de richesse que représentait la voiture n’est plus vrai pour 74 % des français sondés qui classent la voiture dans la catégorie Luxe.
Parmi les dépenses les plus lourdes :
• Entretien / réparation : 36 %
• Carburant : 25 %
• Achat / financement : 24 %
• Assurance : 11 %
• Stationnement / péage : 3 %
La tension budgétaire est maximale, alors que la voiture est toujours perçue comme indispensable à la vie quotidienne pour 63% des sondés. 54 % déclarent ne pas pouvoir s’en passer au quotidien, pour 48 % la voiture est vitale, et pour 36 % il n’existe tout simplement aucune alternative crédible.
L’assurance est devenue la variable d’ajustement

« Alors que l’inflation pèse durablement sur le pouvoir d’achat, la voiture concentre une tension singulière : indispensable au quotidien pour une majorité de Français, elle est pourtant perçue comme un bien devenu inaccessible. Une fracture silencieuse que l’assurance ne peut plus ignorer », ajoute Léocare. Car les résultats récoltés sont inquiétants : 33 % des assurés ont déjà réduit leurs garanties, 9 % ont renoncé à leur couverture, et 16 % y songent. Ce renoncement est un marqueur de précarité d’après Léocare et souligne également un décalage entre prix perçu et prix payé : 48 % jugent qu’une assurance raisonnable se situe entre 41 et 60 €/mois. Or, 30 % paient plus de 60 €, dont 10 % plus de 80 €. « Ce désalignement entre la norme perçue et la réalité vécue n’a rien d’anodin. Il traduit une tension croissante entre ce que les assurés considèrent comme juste… et ce qui est nécessaire pour leur couverture chaque mois. C’est la définition même d’un choc de défiance. Y répondre, c’est remettre l’assuré au centre du contrat, restaurer l’équité perçue dans la relation et proposer des offres ajustées, au bon prix. C’est le défi de l’assurance pour la prochaine décennie pour conserver l’équilibre entre protection et budget. », estime Christophe Dandois, cofondateur de Leocare.
Un accès à la mobilité individuelle, mais sous conditions
Avec des barrières économiques de plus en plus hautes, difficile d’accéder à la propriété d’un véhicule. Or, 60 % des Français ne s’imaginent pas vivre sans véhicule personnel d’ici cinq ans. Ce sentiment est renforcé par une défiance croissante envers les politiques publiques, indique l’assureur, avec 32 % les jugeant trop centrées sur l’électrique (et donc financièrement inaccessible),et 30 % estimant qu’elles ne prennent pas suffisamment en compte les réalités de pouvoir d’achat. « Le filtre, aujourd’hui, ce n’est plus seulement le prix. C’est le basculement d’un droit d’usage universel vers un accès sous conditions. Restaurer la confiance, c’est repenser ce contrat implicite : remettre chacun en capacité d’avoir des alternatives, d’accéder, de se déplacer, de se protéger. Ces chiffres ne disent pas qu’il est trop tard. Ils disent qu’il est temps de se (re)mobiliser », conclut Christophe Dandois, cofondateur de Leocare.
Sur le même sujet






